Tract de l’Initiative Communiste-Ouvrière et de l’Union Pour le Communisme à destination des ouvriers du bâtiment :
Depuis plusieurs semaines un vaste mouvement populaire s’exprime à travers tout le pays. Le ras-le-bol est général. La colère énorme.
De très nombreux secteurs : transport, raffinerie, chimie, éducation, métallurgie, agents municipaux, etc., sont en grève, certains même depuis plus de 15 jours.
Dans tout le pays des hommes et des femmes, des jeunes, des vieux, des ouvriers, des profs, des précaires s’élèvent d’une même voix pour refuser une nouvelle réforme d’un gouvernement anti-social au service des plus riches.
La particularité de nos professions, les difficultés à s’organiser dans de petites entreprises, notamment avec l’absence de syndicat, la proximité du travail avec son patron donnent trop souvent l’illusion que ces événements ne nous concernent pas, alors que c’est en réalité tout le contraire.
Nos secteurs d’activités sont directement concernés par cette réforme injuste.
Dans le bâtiment un ouvrier meurt tous les 2 jours et les victime d’accident de travail se comptent par milliers.
Qui dans nos métiers difficiles peut réellement envisager porter, souder, maçonner jusqu’à 62, 65, 67 ans ?
Qui n’a pas vu un collègue partir à la retraite épuisé, courbé, cassé avec une pension de misère ?
Qui dans nos professions où l’espérance de vie est de 7 ans inférieure à celle des cadres, n’a pas d’exemple de pères, d’amis partis trop tôt des suites de maladies directement liés à des carrières épuisantes ?
Face à un gouvernements qui voudrait nous faire croire que cette réforme est nécessaire et « équitable », nous ne pouvons que nous sentir insultés.
Encore une fois, qui peut réellement croire qu’il est impossible de trouver l’argent nécessaire pour assurer une retraite décente aux travailleurs quand des dizaines de milliards d’euros ont été trouvés pour sauver les banques et les spéculateurs ?
Pas besoin d’avoir fait de longues études pour comprendre que ce qui pose problème aux capitalistes dans le système par répartition ce sont ces milliards d’euros inutiles pour la spéculation.
Pendant que les Woerth-Bettencourt continuent leur magouilles sans être réellement inquiétés, que la retraite des parlementaires est soigneusement préservée et que des milliards d’euros d’euros d’impôts sont rendus aux plus riches grâce au bouclier fiscal, ils voudraient que nous trimions 2 ans de plus, et bien ce sera non !
Cette réforme des retraites ne peut nous faire oublier que c’est à toute une logique de casse des acquis sociaux et des solidarités à laquelle nous sommes confrontés.
Jour après jour, réforme après réforme, nous ne pouvons que constater que pour imposer ces régressions, la bourgeoisie et ses représentants au pouvoir n’ont pas d’autre choix que de renforcer tout un arsenal législatif et policier anti-ouvrier, de diviser les couches populaires, en créant des boucs émissaires : « français » contre « étrangers », de persécuter les Roms, de stigmatiser les chômeurs, etc.
Là encore, nous, ouvriers des secteurs du bâtiment, nous sommes les mieux placés pour voir quotidiennement les effets dévastateurs de ces politiques.
Combien d’entre nous alternent missions d’intérim pourries et période de chômage ? Combien d’entre nous bossent sur des chantiers dangereux où les règles basiques de sécurités ne sont pas respectées ?
Combien de collègues sans-papiers subissent encore plus l’exploitation et l’humiliation patronale ? Combien de réflexions racistes et sexistes, de contremaîtres méprisants ?
Pour que le mouvement prenne de l’ampleur et soit victorieux il faut que tous les jours des nouveaux secteurs d’activités et de nouveaux travailleurs rejoignent la lutte.
Face à des directions syndicales nationales qui n’offrent aucun plan d’action pour imposer le retrait du projet de loi, nous devons répondre par le renforcement du syndicalisme de classe et de lutte. Pour cela, prendre contact avec les organisations syndicales qui luttent sur le terrain, discuter entre nous, aller à la rencontre des travailleurs des autres chantiers est primordial.
De plus dès aujourd’hui nous devons soutenir sans relâche ceux et celles qui luttent à travers tout le pays. Dans les raffineries, notamment, les ouvriers ne lâchent rien. Ils font en quelques sorte grève pour tous ceux et celles d’entre nous qui aujourd’hui n’ont pas les moyens matériels ou financiers, alors notre solidarité et notre aide doivent être totales.
Nous invitons également tous les travailleurs du bâtiment, tous les intérimaires, tous les précaires à prendre contact avec les militants de nos organisations afin de nous organiser et pour demain être enfin victorieux !
Union Pour le Communisme sites.google.com/site/unionpourlecommunisme upcommunisme@no-log.org
Initiative Communiste Ouvrière communisme-ouvrier.info— 06 17 56 01 74 contact@communisme-ouvrier.info
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