samedi 4 décembre 2010

Camaïeu : les salariés débrayent


Devant les grilles de Camaïeu, rue Brame, quelques pneus sont en feu. ...

Autour du brasier, une trentaine de personnes sont agglutinées. Ce sont des salariés de l'entreprise. Hier, ils ont cessé le travail à 10 h 30, pendant une heure. Et ont bravé le temps glacial pour faire part de leur mécontentement.

Au coeur de leurs revendications, les salaires. « Ça fait seize ans que je suis dans l'entreprise et je gagne 1 150 euros par mois », explique Chérif Legba, délégué Force Ouvrière. Un autre travailleur, emmitouflé dans sa capuche, confirme : « La plupart des salariés de l'entreprise ont tous dix ou quinze ans de boîte et gagnent autour de 1 000 euros. » Le SMIC. Tout juste. « On a de la chance, il va augmenter au 1er janvier », rit jaune un autre gréviste. Comme s'il ne comptait plus sur l'enseigne vestimentaire pour lui accorder une hausse de salaire.

Pourtant, chaque année, une augmentation de la rémunération de 1 % est entérinée lors des négociations annuelles. « Ça fait 10 ou 15 euros en plus », calcule un mécontent, pour qui ce petit plus ne prend la forme que d'une mauvaise blague. Pour enfoncer le clou, Chérif Legba montre une page d'un magazine économique. « Regardez la rémunération de l'ancien patron, parti avec 23,1 millions d'euros en 2009 », s'indigne le délégué, qui rappelle que « Roubaix est la ville la plus pauvre de France ». La même année, 509 personnes auraient également démissionné. La faute aux faibles rémunérations selon les syndicats, qui demandent également l'embauche en CDI des nombreux intérimaires.

Avec son action d'hier, l'intersyndicale voulait précipiter une rencontre avec la direction afin d'ouvrir des négociations sur les salaires et obtenir, dès 2010, une prime de fin d'année. C'est chose faite puisque la direction a reçu les représentants syndicaux peu après le débrayage. « La direction a écouté les revendications, a expliqué Olivier Charlier, directeur de la communication de Camaïeu. Nous leur avons donné rendez-vous au mois de mars 2011, pour les négociations annuelles obligatoires. » Pas sûr que les grévistes patientent jusqu'au printemps. Déjà, une journée de grève reconductible sera organisée ce mois-ci.

La Voix du Nord

Vers un retour de la grève sauvage ? Crise majeure en Espagne

Gauche Marxiste - Encore une fois un Parti socialiste (ici en Espagne) montre sa vraie nature : une pègre sociale-démocrate aux ordres de la bourgeoisie prête à réutiliser les méthodes fascistes du passé contre les travailleurs en lutte. Partout ces ennemis de la classe ouvrière doivent être démasqués, en Espagne, au Portugal, en France, ... les travailleurs doivent mener leurs combats en ayant conscience de ne pouvoir compter que sur leur propre auto-organisation. C'est ce que ce retour de la "grève sauvage" (qui en annonce d'autres en Europe) nous montre : face à l'illusion sociale-démocrate et aux lourdeurs des bureaucraties syndicales, les salariés doivent prendre en main leurs luttes, au risque de la "légalité" bourgeoise ...

Le gouvernement espagnol a déclaré samedi "l'état d'alerte" en réponse à la grève sauvage des contrôleurs aériens qui paralyse le trafic depuis vendredi et a plongé le pays dans une crise majeure.



C'est la première fois que le gouvernement prend une telle mesure depuis la mort du général Franco* en 1975.

En vertu de ce décret, les contrôleurs aériens pourront être mobilisés et les grévistes seront passibles de sanction pénales.

Cette décision signifie "que les contrôleurs sont convoqués à leur poste de travail et dans le cas contraire, ils seraient en situation de délit de désobéissance prévu par le code pénal militaire", a expliqué le ministre de l'Intérieur Alfredo Perez Rubalcaba après une réunion de crise du Conseil des ministres.

Le gouvernement avait décidé vendredi soir de confier la gestion du trafic aérien à l'armée, en réponse à la grève sauvage des contrôleurs déclenchée pour un litige sur le temps de travail, qui a pris le pays par surprise au départ d'un long weekend de cinq jours.

Des milliers de passagers ont passé la nuit dans les aéroports, comme celui de Madrid où seuls quelques vols transatlantiques ont pu atterrir.

L'espace aérien devait rester fermé officiellement samedi jusqu'à 19H00 (18H00 GMT), mais les grandes compagnies internationales, dont Iberia, Air France et KLM ont d'ores et déjà annulé tous leurs vols jusqu'à dimanche.

Avec cette grève, le gouvernement socialiste se trouve brutalement confronté à un conflit social majeur au moment où, sous la pression des marchés, il vient d'annoncer une nouvelle série de mesures de lutte contre la crise.

Le gouvernement avait dénoncé en termes très durs un "chantage" exercé contre les passagers et M. Rubalcaba avait évoqué de possibles peines de prison contre les grévistes.

Pourtant, malgré l'annonce vendredi que l'armée serait chargée d'assurer le contrôle aérien, ce dispositif n'était toujours pas effectif samedi, pour des raisons qui n'ont pas été expliquées.

(...)

Les contrôleurs ont abandonné leurs postes de travail en fin d'après-midi pour protester contre une mesure adoptée peu avant en Conseil des ministres, plafonnant à 1.670 heures par an leur temps de travail.

Cette mesure faisait partie du dispositif de privatisation partielle de l'Aena, à hauteur de 49%, adopté quelques heures plus tôt par le gouvernement.

"Le manque de personnel que nous avons toujours dénoncé est évident", avait déclaré le porte-parole du syndicat des contrôleurs, David Zamit, en expliquant que le plafonnement du temps de travail empêchait par exemple les contrôleurs de prendre leurs congés de paternité ou de maladie sur leurs heures de travail.

"Nous avons atteint notre limite mentalement avec ce nouveau décret qui nous oblige à travailler davantage d'heures", a expliqué un autre porte-parole, Jorge Ontiveros.

"Nous avons pris cette décision individuellement, qui s'est ensuite propagée à des collègues. Dans ces conditions, nous ne pouvons pas continuer à contrôler les avions", a-t-il dit en estimant que les conditions n'étaient pas réunies pour assurer la sécurité aérienne.

L'Express

* Dictateur fasciste au pouvoir en espagne depuis 1936 jusqu'à la fin des années 70 [Ndtm]

vendredi 3 décembre 2010

Les ouvriers de Visteon Carvin en grève depuis mardi soir


« Visteon Carvin en grève » s'affiche sur un carton accroché à la grille de l'usine juste à côté d'un feu. ...

Depuis mardi, 21 h, la majorité des cent salariés du site a cessé le travail. Ils craignent le transfert de soixante d'entre eux vers Gondecourt (siège de l'équipementier automobile), suite à la non-reconduction d'un contrat qui les liait à Toyota. Et, également, la fermeture complète du site carvinois d'ici la fin 2011.

Aujourd'hui, les syndicats demandent, avant toutes autres choses, des réponses de la direction.

À cause de la perte d'un marché

L'inquiétude à Visteon, ce n'est pas nouveau. Déjà l'année dernière, les salariés s'inquiétaient de la suppression de 101 postes sur le site de Gondecourt-Carvin (liés juridiquement). Postes effectivement supprimés depuis. En mars, c'est la NAO (négociation collective dans l'entreprise) qui suscitait des craintes. Et mardi, c'est un nouveau coup de massue qui est tombé sur la tête des 100 salariés de l'usine carvinoise.

« Nous avons appris en comité d'entreprise, mardi matin, que d'ici juin 2011, la fabrication Toyota sur le site de Carvin était terminée.

C'est un marché que l'on perd, on n'a pas réussi à l'avoir », expliquent David Herszer et Michel Wavrin, délégués syndicaux CGT.

Un marché qui représente tout de même la moitié de l'activité de l'usine carvinoise, l'autre moitié étant consacrée à Peugeot.

« Ce sont 60 personnes concernées, mais on ne sait pas qui exactement, qui seront transférées sur le site de Gondecourt mais seulement dans la production alors que certains ici étaient chef d'équipe, cariste, technicien de maintenance... Bref, dans l'encadrement. C'est comme s'ils étaient rétrogradés.

» Plus largement, c'est l'avenir du site qui soulève des craintes. « Carvin semble en fin de vie. Et est-ce qu'il sera encore viable avec une seule production ? On se le demande. »

Problème de prime

L'inquiétude semble fondée. Hier, de source syndicale - la direction se refusant à tout commentaire - on a appris que la fermeture du site de Carvin serait programmée pour la fin de l'année 2011.

Hier également, une entrevue a eu lieu entre les représentants syndicaux et ceux de la direction française de ce groupe international.

L'accord sur le transfert de personnel achopperait sur le montant de la prime que recevraient ceux qui partiraient pour le site de Gondecourt : 6 500 E au total selon la proposition de la direction, alors que les organisations revendiquent une prime de 9 000 E.

La Voix du Nord

Blocage et grève des salariés d'Eminence à Aimargues


13 h 30, hier, scène insolite devant le siège d'Éminence à Aimargues. Au bord de la route, les salariés en grève sont en train de faire quelques grillades. Depuis mardi, et après une nuit passée sur le site, ils ont, à 70 %, décidé de ce mouvement de revendication. « On veut défendre nos salaires. C'est sûr, le textile est un secteur où il y a pas mal de problèmes, de délocalisations, mais nous, on ne veut pas perdre notre pouvoir d'achat », explique Florence Amardeilh, déléguée syndicale CGT. À ses côtés, Xavier Sanchis et Monique Bouabdallah, les autres délégués syndicaux, sont d'accord. Et ce que la direction leur propose ne les satisfait pas. La réunion d'hier matin avec Joseph Serre, directeur de production, et Laurent Baratte, directeur financier, a d'ailleurs tourné court.

« Ils ont fait une bonne année, dégagé des bénéfices, le chiffre d'affaires est en progression »
, analyse encore Florence Amardeilh. Les salariés de la production - environ 350 personnes - demandent une prime de fin d'année de 1 000 et une augmentation de salaire de 3 %. De son côté, la direction - qui n'a pu être jointe - proposerait 300 de prime et aurait accepté une augmentation de salaire passée de 1,6 % à 2 %.

Hier, la situation était donc toujours bloquée et, selon certains, le conflit menaçait de se durcir. « Sur le site d'Aimargues, la production est bloquée, rien ne peut ni rentrer ni sortir. On empêche les camions d'accéder. Toute la sous-traitance ne rentre pas non plus », commente de son côté Monique Bouabdallah. « Oui, c'est vrai, les retraites, c'est dans l'actualité, mais il ne faut pas perdre de vue que le coût de la vie augmente énormément. Nous sommes nombreux à avoir reçu notre taxe d'habitation avec une augmentation de plus de 150 ... Alors, il faut aussi qu'on défende nos salaires, qu'on n'ait pas peur de se battre. Si on veut nos retraites, il faut augmenter nos salaires. Eux, ils s'en mettent plein les poches et nous, on nous en demande toujours plus », termine Florence Amardeilh. Sur le site de Sauve, 50 % des salariés étaient hier également en grève.

Après une nouvelle nuit passée dans les locaux pour les salariés, une réunion avec la direction est prévue ce matin.

Solidarité avec les ouvriers cambodgiens !


Plusieurs usines textiles cambodgiennes travaillant pour des marques occidentales (Adidas, Marks and Spencer, Tesco, Puma, Zara…) ont licencié 799 employés après leur participation à une grève, a annoncé vendredi un dirigeant syndical.
Environ 210.000 travailleurs - soit deux tiers du secteur - ont fait grève durant trois jours en septembre pour demander de meilleures conditions de travail et une augmentation salariale pour faire passer leur revenu de 56 à 93 dollars mensuels [de 42 à 70 euros].

Les syndicats demandent aux 16 usines concernées de réembaucher les salariés grévistes avant le 15 décembre, sous peine d'entreprendre des actions en justice ou de nouvelles grèves dans l'un des secteurs les plus porteurs pour la faible économie cambodgienne.

20minutes.fr

jeudi 2 décembre 2010

Industrie alimentaire : les 170 salariés grévistes bloquent le site Charal de Cholet


Depuis 3h du matin, ce mercredi, des salariés de Charal, en grève, bloquent l'abattoir, à l'appel de la CFDT. « Depuis deux ans, depuis notre reprise par le groupe Bigard, les négociations avec la direction sont peu satisfaisantes », déclare un gréviste. « Il n'y a pas eu d'harmonisation des accords et acquis sociaux, plus favorables à Bigard, en direction des salariés de Charal. »

170 salariés bloquent ce matin l'établissement. Des palettes en bois sont utilisées comme brûlots. Au total, en tenant compte des équipes de jour et de nuit qui se relaient devant l'abattoir, plus de 300 salariés sont en grève.

La réduction de l'intéressement suite à la reprise de Charal par Bigard, de l'ordre de « 1 400 euros par an » par salarié, devait être compensée par ladite harmonisation. « Mais la promesse n'a pas été tenue. On nous demande d'étaler cette harmonisation jusqu'à juin 2012. Nous, nous la voulons au 1er janvier 2011. On a déjà sacrifié l'année 2010 », rappelle Ludovic Le Bihan, délégué syndical CFDT.

Les trois jours non payés, suite au blocage de l'abattoir à la mi-octobre, par les éleveurs bovins, ont été « la goutte d'eau qui a fait déborder le vase ».

Ouest France

A lire également : Les salariés de l’usine Charal de Lisieux sont en grève (Ouest France)

Cholet. 71e jour de grève et le mouvement continue à Vendredi Média (Courrier de l'Ouest)

mardi 30 novembre 2010

Métallurgie : 9ème jour de grève chez valtimet

Les salariés ont reconduit la grève pour le 9e jour à l'entreprise métallurgique Valtimet mardi 30 novembre 2010.

Le mouvement de grève entamé le 22 novembre dernier se poursuit dans cette filiale du groupe Vallourec. Le site, qui fabrique des tubes en acier pour les centrales électriques et les centrales nucléaires, est bloqué. Les négociations annuelles obligatoires (NAO) pour 2011 achoppent sur les salaires et le principe d'une prime d'objectif.

Les négociations sont au point mort depuis jeudi 25 novembre.

La dernière proposition de la direction consiste en une augmentation salariale de 1,6%, assortie d’une prime conditionnelle.

Les représentants des salariés ne sont pas d'accord. Ils réclament une augmentation générale de salaire plus conséquente, de l'ordre de 2,4%. Pour eux, les primes doivent rester un complément.

Aucun rendez-vous n'est prévu pour le moment entre direction et grévistes.

France3.fr

A lire également : À Allonnes, des salariés de NTN réclament une prime de 500 euros (Ouestfrance.fr)

lundi 29 novembre 2010

Métro : les travailleurs en lutte contre 800 suppressions de postes à Londres


Les employés du métro londonien ont entamé une grève de 24 heures hier dimanche à 18H30 locales (même heure GMT), la quatrième depuis début septembre, pour protester contre un plan de suppression de 800 postes, entraînant de nombreuses difficultés pour les usagers. La compagnie des transports de Londres (Transport for London, TFL) a indiqué qu'elle mettrait en service autant de rames que possible lundi mais que le trafic ne redeviendrait normal qu'à partir de mardi.


Un porte-parole du syndicat des transports (RMT) s'est félicité de l'impact de ce mouvement de grève, tandis qu'un représentant de TFL a démenti qu'il ait causé une perturbation significative.

"Cent pour cent de notre service est opérationnel et seul quelques stations ont fermé", a affirmé un porte-parole de la compagnie.

AFP

A lire également : Italie - grève: Naples sera nettoyée d'ici Noël (Tourmagazine.fr)
Grèce: le trafic maritime paralysé une semaine par une grève des marins (AFP)

dimanche 28 novembre 2010

Irlande : mobilisation massive contre l'austérité capitaliste

Entre 50.000 et 150.000 personnes ont manifesté samedi à Dublin contre le gouvernement de Brian Cowen, le Fonds monétaire international et la Banque centrale européenne.


A l'échelle du pays, la mobilisation est impressionnante. Avec ses 4 millions d’habitants, l’Irlande a vu défiler, samedi à Dublin, entre 50.000 (selon la police) et 150.000 personnes (selon la confédération syndicale Ictu). Malgré le froid et des chutes intermittentes de neige, les manifestants ont dénoncé le plan du gouvernement, qui devrait soumettre le pays à un régime d’austérité sévère afin d’assurer le sauvetage de son secteur bancaire. La marche s’est déroulée au son des cornemuses des quais de la Liffey jusqu’à la poste centrale, haut lieu de la révolution de 1916 contre les Anglais, où avait été lue la déclaration d’indépendance.

Une marche dans le calme, à l’exception de quelques incidents, survenus aux abords du Parlement, quand un petit groupe de manifestants a lancé des bouteilles et brûlé des affiches électorales du Premier ministre, Brian Cowen. Etudiants comme personnes âgées, électriciens comme universitaires: de très nombreux marcheurs ont brandi des pancartes et repris des slogans contre la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international. "Ils ont conduit l’Irlande à la ruine", "l’Irlande n’est pas à vendre", pouvait-on lire sur des banderoles ; "Brûlez un porteur d’obligations aujourd’hui" enjoignait une autre…

"Nous avons bravé la neige parce qu’il est important que des gens comme nous fassent entendre leur voix", explique John Murphy, un conducteur de bus à la retraite venu avec sa femme. "L’Irlande a déjà tellement perdu. Nous ne pouvons pas nous permettre de céder aux pressions venues de l’extérieur et de perdre encore davantage." Autre cible des manifestants, le gouvernement irlandais, jugé par beaucoup désormais illégitime. De nombreux jeunes ont exprimé leur crainte de devoir quitter le pays pour trouver un emploi, comme tant d’Irlandais par le passé: "Plusieurs de mes amis sont déjà partis, confie Sheila, récemment diplômée. Il y a si peu d’emplois, si peu d’espoir en l’avenir. Le gouvernement a trahi ma génération et maintenant, voici mon pays vendu au FMI."

"Un plan de sauvetage des élites de ce pays"

Tandis qu’elle et les autres se rassemblaient devant la poste centrale, les autorités irlandaises finalisaient leurs négociations avec les représentants de l’Union européenne et du FMI. "On y est presque mais l’accord n’est pas encore fait", ont indiqué en fin d’après-midi deux sources proches des négociations. En jeu, un accord sur une aide de près de 85 milliards d’euros au pays.

C’est dimanche que les ministres des Finances de l’Union européenne se réuniront à Bruxelles pour valider ce soutien. Les détails du plan de sauvetage, notamment les contreparties, étaient toujours en cours de négociation samedi en fin de journée. Selon la chaîne de télévision publique irlandaise RTE, l’Irlande pourrait devoir accepter un taux d’intérêt de 6,7% sur l’aide financière accordée par l’Union européenne et le FMI. Bien plus que les 5,2% acceptés par la Grèce au printemps dernier.

Plusieurs organisateurs de la marche ont dénoncé l’attitude du gouvernement et la perspective d’années de disette. Fintan O’Toole, éditorialiste au Irish Times, le quotidien de référence, a aussi raillé "ce gouvernement sans légitimité qui scelle un accord avec des gens que personne n’a élus. Ce plan n’est pas un plan de sauvetage de l’Irlande mais bien un plan de sauvetage des élites de ce pays." Ce qu’un leader syndical a résumé d’une formule lapidaire: "Les mesures annoncées vont conduire à une crucifixion des pauvres!"

Le remède prôné par les autorités irlandaises, le FMI et l’Union européenne s’annonce drastique : 15 milliards d’euros d’économies à faire d’ici à quatre ans, soit le plan d’économies le plus rude jamais adopté en Irlande. Près de 25.000 emplois dans la Fonction publique vont être supprimés, les allocations sociales comme les retraites vont sensiblement diminuer tandis que de nouvelles taxes, sur la propriété et l’eau, vont voir le jour. Lourdement défait lors d’une législative partielle, le parti au pouvoir, le Fianna Fail, voit arriver avec angoisse les élections anticipées qu’il a été contraint d’annoncer pour le début de l’année prochaine.

LeJdd.fr

samedi 27 novembre 2010

Capitalisme : le travail contre la santé


Une personne active sur deux déclarant au moins un problème de santé chronique considère qu'il est "causé ou aggravé" par le travail, selon une étude de la Dares (ministère de l'Emploi) publiée vendredi.

68% des actifs occupés déclarent connaître un ou plusieurs problèmes de santé chroniques, c'est-à-dire remontant à plus de six mois, selon la Dares qui a analysé des chiffres de l'Insee collectés en 2007. Les problèmes les plus souvent cités sont des "problèmes de stress, d’anxiété" (30%), puis des problèmes de dos (26%) et des maux de tête ou migraines (24%).

Dans près de la moitié des cas (48%), les personnes qui signalent au moins un problème de santé chronique considèrent qu’il est "causé ou aggravé" par le travail.
Les affections lombaires et musculo-squelettiques ainsi que les problèmes psychologiques sont les problèmes de santé les plus souvent associés au travail par les personnes interrogées: plus de six fois sur dix, ces pathologies sont jugées "causées ou aggravées" par le travail.

En outre, 40% des actifs en emploi disent avoir un problème chronique de santé (lié ou non à leur travail) qui leur occasionne une gêne dans leur vie courante, que ce soit au travail, pour se déplacer ou dans les activités quotidiennes. 19% affirment que cette gêne est importante.

Le Figaro

vendredi 26 novembre 2010

Picavet Bondues : ouvriers contre patronat


La société Picavet Bondues, reprise en 2003 par le groupe Flamme, est spécialisée dans l'assainissement. Des salariés sont allés il y a quelques mois alerter la CGT sur leurs conditions de travail. Depuis, deux licenciements ont été prononcés, certains salariés ont organisé un débrayage, une première, et l'inspection du travail a été alertée.

« Des salariés sont venus nous voir en début d'année pour nous faire part de leurs conditions de travail », explique le secrétaire général de l'union locale CGT de Tourcoing, Samuel Meegens. « Nous avons halluciné. » À tel point que la section locale devrait se porter partie civile dans les deux affaires portées devant les prud'hommes par les deux salariés licenciés en juin. « La boîte ne représente que 14 salariés et ça nous prend un temps fou. La direction se place ouvertement en dehors du code du travail », justifie le secrétaire général.

Les faits sont pourtant simples, aux dires des ouvriers : « Heures supplémentaires non rémunérées, dépassement de l'horaire quotidien et hebdomadaire, délai de prévenance de sept jours non respecté avant la modification des horaires de travail, un maintien de salaire sur une base de 151 h 57 avec compteur d'heures positifs ou négatifs qui n'est pas respecté, une douche existante qui n'est pas aux normes et une deuxième cabine qui n'est pas utilisable. » Les ouvriers déplorent aussi l'utilisation de harnais de sécurité pas aux normes de travail, un travail qui s'effectue parfois dans des cuves à 60 ° C.

Ces revendications ont été possible grâce à la mise en place d'élections professionnelles, il y a quelques mois seulement. « Là aussi, ça n'a pas été simple. Ces élections étaient prévues depuis 2006, il a fallu que je fournisse tout le protocole à la direction », constate le secrétaire général de la CGT. Fabrice Costeaux délégué CGT est en place depuis ces élections. Malgré sa légitimité, en octobre, il demandait encore à la direction « la mise à disposition pour le délégué du personnel et le paiement des heures de délégation en plus de la journée de récupération. »

Rappel à l'ordre

La direction, rappelée à l'ordre en octobre sur les différentes revendications des salariés par l'inspection du travail, a promis qu'il y aurait régularisation. C'est sans doute ce que l'inspection du travail a voulu vérifier en inspectant le site mardi. Joint par nos soins, M. Flamme déplore l'attitude de ses salariés : « Si ça leur fait plaisir, moi j'ai d'autres soucis pour faire tourner la boutique ». Pour les heures supplémentaires, M. Flamme a tranché : « il n'y en aura plus, les ouvriers feront 35 heures, c'est tout. » Pour la douche, « celle en place est suffisante. Ils ne sont que 50 % à l'utiliser ». Pour les changements d'horaires, le patron est clair : « Nous sommes une société de service et, en général, nous intervenons en urgence chez les gens. La prochaine fois, je dirai aux clients qui demandent un débouchage que nous viendrons mais dans sept jours ! » La direction a terminé la conversation en indiquant qu'ils avaient apporté beaucoup au site depuis 2003. Sans souhaiter détailler les dites améliorations.

« Le travail n'a pas changé, on demande juste notre dû. ce n'est pas normal que pour un travail aussi ingrat on soit payé au lance-pierre », conclut, amer, Fabrice Costeaux qui n'entend pas baisser la garde. Même si : « La direction nous a menacés, "si vous continuez comme ça, dans deux mois on ferme boutique". »

La Voix du Nord

jeudi 25 novembre 2010

Grève contre des "conditions de travail dignes du moyen âge" chez JKET (Lyon)

Tous les lundi et vendredi, par tranche de deux heures, les salariés, emmenés par la CGT, protestent depuis le 15 octobre contre des "conditions de travail dignes du moyen âge". est notamment pointée une nouvelle organisation du travail mise en place depuis la fin des 35 heures, le 4 octobre. Selon la CGT, elle a déjà engendré le licenciement de 26 personnes et 70 emplois seraient à terme supprimés. Nous re-publions sur le sujet un article paru dans le mensuel Lyon Capitale de juillet 2010.

Jusqu’où peut-on aller pour sauver son emploi ? C’est la question que se posent les ouvriers de l’usine JTEKT d’Irigny qui fabrique des directions pour les constructeurs automobiles. Le 11 juin, 663 des 1400 employés de l’équipementier japonais ont reçu un courrier recommandé de la direction leur demandant s’ils acceptent d’augmenter leur temps de travail. S’ils refusent, ils seront licenciés. Finis les vendredis de libres une semaine sur deux, place au 5 X 7h20 tous les jours de la semaine. Dans son courrier, la direction de JTEKT met en avant des “perspectives alarmistes” pour les deux prochaines années : “Le groupe doit faire face à la baisse des volumes, des marges et des prix impactant gravement son chiffre d’affaires. En l’absence de mesures complémentaires, les filiales françaises du groupe enregistreraient encore des pertes importantes en 2010 et 2011” . JTEKT réaffirme, par la voix de son porte-parole, que le projet, nommé Regain, doit amener Irigny à être davantage concurrentiel par rapport à la Pologne ou la Corée du Sud “qui n’ont pas les mêmes coûts horaires, ni la même fiscalité” , précise Yannick Lacour, directeur du planning stratégique.

Compétitivité et régression sociale

À la sortie de l’usine, les équipes du matin viennent de céder leur place à celles de l’après-midi. L’ambiance est à la morosité. La plupart des ouvriers qui sortent des ateliers ont reçu leur courrier. “J’ai deux choix mais il y en a un où je suis licencié” , précise un salarié de 45 ans. “On perd deux vendredis de repos par mois pour 7% de salaire en plus. Ce n’est pas cher payé” , ajoute son collègue. D’autres ouvriers en bleu de travail couleur blanc et rouge (les couleurs de l’équipementier japonais) pointent des problèmes de garde des enfants, de transport, et surtout d’une pénibilité accrue du travail.

Des conditions de travail déjà difficiles

Plusieurs études sur l’usine JTEKT d’Irigny mettent déjà en avant une dégradation de la santé des ouvriers due à la mise en place de nouvelles lignes de production en 1998. “Une aggravation de l’exposition aux risques, propice à la survenue d’accidents graves ou de troubles musculo-squelettiques” , note une enquête de l’INRS de juillet 2007. Tandis que l’étude du cabinet Secafi mandaté par le comité d’entreprise souligne une augmentation des problèmes de santé psychologiques et physiologiques, avec notamment la multiplication des tendinites. La CGT, largement majoritaire chez les ouvriers, est vent debout contre le projet Regain, sur le plan économique et des conditions de travail. “Les cadences sont déjà très dures à suivre. On a doublé la productivité depuis 2000, précise le secrétaire du syndicat Abdel Yousfi. Les ouvriers ont besoin de pouvoir d’achat mais cela ne doit pas se faire au détriment des conditions de travail” .

Les vieux au rebus ?

La CGT accuse la direction de vouloir faire un plan social déguisé pour faire partir les plus de cinquante-cinq ans qui ne tiennent plus les cadences. La direction de JTEKT répond que Regain “n’est pas un projet d’entreprise qui vise à réduire l’emploi" mais reconnaît par ailleurs vouloir faire partir une cinquantaine de personnes. Ce qui correspond au nombre des plus de 55 ans. Pour inciter au départ, Jtekt voulait même boucler un plan social avant d’envoyer les courriers aux ouvriers. Saisi par le comité d’entreprise, le tribunal de Lyon a condamné Jtekt par une décision du 25 mai. Cette annulation de la procédure a permis à la CGT de gagner du temps. Elle espérait obtenir “davantage de RTT et de salaire” . La direction n’a rien cédé. Et le local syndical s’est depuis transformé en bureau des pleurs.

Lyoncapitale.fr

A lire également : Grève totale pour les salariés de Valtimet (Le Bien Public)

mercredi 24 novembre 2010

"Cher capital, pauvre travail" : la presse capitaliste s'inquiète de l'ampleur de la lutte des classes

Gauche Marxiste - La presse capitaliste (ci-dessous L'Expansion) s'inquiète du retour et de l'ampleur prise par la lutte des classes ces derniers mois. Et de nous livrer une redoutable synthèse de l'exploitation capitaliste actuelle sans comprendre toutefois la nature même du capitalisme, qui n'est ni "moralisable" ni "à réguler".

Et si c'était le grand retour de la lutte des classes ? Le CAC 40 fait la part belle aux actionnaires et laisse les salariés sur leur faim. Plongée dans cette mécanique de répartition des richesses dangereuse pour la croissance.

49 milliards d'euros

C'est la somme versée par Total entre 2003 et 2009 à ses actionnaires. Contre 41 milliards payés à ses salariés.

"Aujourd'hui, le capital démolit le travail. Augmenter les dividendes pour les actionnaires et en même temps mettre les salariés à la porte tient du sacrilège." Cette diatribe n'est pas proférée par un gréviste CGT à la tête d'un cortège de manifestants, mais par un prêtre, le père Philippe Bachet, lors d'une "procession" organisée à Villemur-sur-Tarn le dimanche 7 novembre avec ceux de ses fidèles qui ont été licenciés de l'usine Molex. Don Camillo transformé en Peppone ! Sans doute un beau folklore, sur cette terre réfractaire du Midi, mais aussi un signe d'exaspération plus profond, palpable dans tout le pays : "Même dans les sociétés les plus puissantes et les plus rentables, les salariés français voient le partage des richesses se déformer au bénéfice des profits. Hier, ils ne comprenaient pas, aujourd'hui, ils ont peur", décrypte l'économiste de Natixis, Patrick Artus.

Et les chiffres publiés par L'Expansion sur les différences de traitement entre salariés et actionnaires au sein de quelques fleurons français ne vont certainement pas apaiser leurs craintes ni leurs rancoeurs. Sur les sept dernières années (entre 2003 et 2009), 24 groupes du CAC 40 croulant sous les profits ont augmenté leur masse salariale par employé de seulement 8 % en moyenne, alors que les dividendes par action gonflaient de 110 %. Les uns se serrent la ceinture, les autres se livrent à une orgie de coupons. Prototype de ce favoritisme actionnarial : L'Oréal. Les actionnaires valent bien un doublement du dividende entre 2003 et 2009, mais les sommes consacrées aux rémunérations restent désespérément étales.

Total se surpasse pour ses actionnaires

A Vallourec, le clientélisme boursier tient même de la caricature : un rendement en hausse de 1 000 %. "Notre politique de distribution correspond aux meilleures pratiques du CAC 40, se défend Etienne Bertrand, chargé des relations avec les investisseurs. Des dividendes réguliers et suffisamment attractifs - un tiers des résultats du groupe en moyenne - sont appréciés des investisseurs à long terme que nous recherchons, comme les fonds de pension peu spécu-latifs."

Mieux - ou pis - avec Total, le champion des profits toutes catégories. Ici, la rente versée aux actionnaires entre 2003 et 2009 - sous forme de dividendes et de rachats d'actions - dépasse de 19 % les sommes dédiées à la rémunération des salariés. Un fait exceptionnel, même parmi les généreux copains du CAC. De quoi ressortir les piquets de grève pour les planter aux portes des raffineries ? "A quoi bon repartir pour un tour ? La lutte entre le capital et le travail ne se fait plus à armes égales. Les investisseurs placent et déplacent leurs milliards sur les carnets d'ordres à la vitesse de la lumière. Ils peuvent mettre les salariés - en particulier français - en concurrence avec une armée de travailleurs sous-payés", précise Jacques Delpla, membre du Conseil d'analyse économique, coauteur d'une étude sur le partage de la valeur ajoutée.

Entre 1999 et 2009, les employés de Lafarge dans le monde ont augmenté leur productivité de 56 %, quand leurs salaires progressaient d'à peine 26 %.

Et, dans ce face-à-face inégal, les actionnaires enfoncent le clou depuis le krach boursier. Pris dans le piège de la spéculation, ils auraient pourtant dû en rabattre sur leurs exigences exorbitantes de return on equity. C'est l'inverse qui se produit ! "Pour soulager leur perte en capital sur les marchés, ils veulent garder des dividendes élevés. Cette année, le CAC 40 vient de leur verser 36 milliards d'euros, soit 77 % de leurs bénéfices", calcule Sonia Bonnet-Bernard, expert financier pour le cabinet Ricol-Lasteyrie. Certains patrons de la cote font même du zèle pour s'attirer les bonnes grâces de leurs actionnaires. Malgré ses petits 327 millions de bénéfices en 2009, Carrefour fait ainsi valoir le double de dividendes et puise dans ses réserves, comme une douairière céderait des biens pour doter sa fille.

Et, au fait, pour qui une telle sollicitude ? Le retraité californien, le trader spéculateur, le gestionnaire de fonds ? Un peu tout le monde à la fois. "Les fonds de pension se trouvent eux-mêmes sous la pression de leurs souscripteurs, retraités ou épargnants. Avec le vieillissement démographique, ils doivent leur servir des rentes en hausse de 6 à 7 % par an. Ils répercutent logiquement cette demande sur les patrons des multinationales, lesquels transmettent les impératifs aux salariés", explique Jean-Pierre Hellebuyck, vice-président d'Axa Investment Managers, à la tête de 522 milliards d'euros confiés en partie par les fonds de pension. Chacun agit donc d'après les instructions de son mandant.

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Inde : 400 ouvriers menacés par la direction armée ripostent



400 ouvriers indiens menacés par un cadre armé d'un revolver ont riposté contre la direction et l'encadrement. Samedi dernier les ouvriers de Allied Nippon (automobile) ont menacé de faire grève c'est alors qu'un cadre aux ordres de la direction a sorti une arme et a fait feu ("en l'air" selon les sources patronales). Les ouvriers se sont ensuite armés de bâton et ont organisé leur propre défense en chassant la direction et les cadres de la Direction des Ressources humaines. Le patron a succombé à ses blessures. Neuf ouvriers ont été arrêtés, la cadre auteur des coups de feu n'a lui pas été inquiété. Nous tiendrons les lecteurs de Tribune Marxiste informés de la mise en place éventuelle d'une solidarité internationale ouvrière.

Tribune Marxiste

Grève à Abengoa (Pau) : solidarité ouvrière et soutien financier


Téléphone muet, pas plus de contact avec la direction d'Abengoa Espagne, le personnel en grève se pose bien des questions. « Nous sommes à une semaine de grève et on en est au même point : du chantage et rien de concret. Il ne doit pas être difficile de se mettre autour de la table pour négocier ou alors notre direction locale a ordre de laisser pourrir le mouvement. Nous allons monter la pression d'un cran en interpellant les élus locaux (qui ne sont pas encore venus rencontrer les grévistes), voir comment fournisseurs et clients peuvent faire pression sur notre direction », soulignait Didier Cazaurang le délégué CGT et porte-parole des grévistes.

Hier matin, une centaine de personnes (retraités, salariés des sites de Total, Arkema et des entreprises locales des sous-traitants sont venus soutenir les grévistes avant de partir manifester à Pau. Saturnin Garcia, le secrétaire général de l'Union locale CGT du bassin de Lacq, a salué le courage exemplaire des salariés en grève, rappelant que leur première revendication sur les salaires a été faite le 10 janvier. Un soutien financier aux salariés va être mis en place par la CGT.

Larepubliquedespyrenees.fr

Les salariés d'Ingersoll Rand bloquent l'usine

L'usine Ingersoll Rand, à Sin-le-Noble, est en grève. Les 70 salariés revendiquent une prime extra légale « décente ». Ils ont bloqué l'accès du site et confiné dans ses bureaux la direction.

La grande grille verte est fermée par une chaîne et un cadenas. « Plus rien ne rentre, plus rien ne sort. » Pas même les représentants de la direction d'Ingersoll Rand, à Sin-le-Noble. Depuis hier en début d'après-midi, Olivier Dentu, PDG, Frédéric Pierrejean, directeur du site, et Salvadore Para, directeur financier, sont retenus dans les bureaux de l'usine sinoise. Les 70 salariés ont décidé de ne pas reprendre le travail après leur pause et de bloquer l'accès à l'usine.

Dans la matinée, a eu lieu une réunion informelle entre la direction et le CE pour évoquer le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE). « Le PSE n'est pas mauvais », reconnaît l'intersyndicale (FO, CFDT, CGT). Qu'est-ce qui coince alors ? La prime extra légale. Là où la direction propose 5 000 E, et 1 000 E par année d'ancienneté, les syndicats réclament un an de salaire moyen et un mois de salaire par année de présence. « On demande un minimum décent. On insiste sur ce mot "décent". On ne peut pas descendre en dessous », résume Jean-Claude Lefebvre, délégué syndical FO.

« On est déterminé, on n'a pas le choix. Après ça, il n'y a plus rien, s'indigne Marie-Pierre, salariée d'Ingersoll depuis vingt-six ans. La prime extra légale, la direction ne veut pas en entendre parler. Nous, on veut en parler maintenant pour savoir où on va. » « On joue le jeu mais nous ne négocierons absolument rien sous la pression. » La détermination est de rigueur aussi du côté de la direction, qui joue la carte de l'apaisement. « Nous sommes restés volontairement sur le site, ajoute Olivier Dentu. On ne va pas faire de provocation, on ne porte pas plainte. On les laisse faire pour l'instant mais c'est illégal.

» La direction, qui se dit compréhensive et « ouverte à la discussion », n'entend pas céder sous la pression. « Je comprends la frustration des employés, poursuit le PDG. Nous sommes très conscients de ce que les gens attendent, des difficultés qu'ils vont rencontrer. » Hier, les salariés se préparaient à passer leur première nuit de grève sur le site. En s'organisant : une structure en métal recouverte d'une bâche, prêtée par la mairie, pour s'abriter, des boissons et de quoi se restaurer, des palettes qui brûlent dans des tonneaux. La nuit s'annonçait froide et longue.

La Voix du Nord

mardi 23 novembre 2010

Victoire des ouvriers grévistes de la fonderie Bouhyer !


Les salariés de la fonderie Bouhyer ont voté à l'unanimité, ce soir, la reprise du travail dès demain matin à 5h. En effet, les syndicats ont obtenu une hausse des salaires de 2% à partir de janvier. La grève durait depuis mardi et touchait la quasi totalité des ouvriers de la production.

Hyundai (Corée) : Capital contre Travail (extension de la grève)


Le titre Hyundai (005380.KS: Cotation) a perdu plus de 3% mardi à la Bourse de Séoul, sous le coup des craintes des investisseurs de voir le durcissement d'un conflit social peser sur la production du premier constructeur automobile sud-coréen.

L'action du numéro cinq mondial du secteur a terminé en baisse de 3,05% à 175.000 wons, entraînant à la baisse les autres constructeurs sud-coréens et sous-performant nettement le marché boursier dans son ensemble .KS11 (-0,79%).

Selon un responsable de Hyundai, le groupe souffre d'un manque à gagner en termes de production de 100 milliards de wons (65 millions d'euros) en raison d'un mouvement de grève lancé le 15 novembre par des salariés temporaires dans l'usine d'Ulsan, dans le sud-est du pays.

Les analystes financiers redoutent une montée en puissance du mouvement social, qui pourrait perturber encore davantage la production et peser sur les bénéfices trimestriels.

"Nous pensons que Hyundai va afficher au quatrième trimestre les meilleurs résultats trimestriels de son histoire. Si la grève se prolonge, cette performance pourrait être remise en cause", commente Lee Sang-hyun, analyste chez NH Investment & Securities.

Le personnel temporaire, qui a voté pour le principe de l'extension de la grève au début du mois prochain si la direction n'engage pas de pourparlers, exige pour l'essentiel des contrats à durée indéterminée.

L'industrie automobile sud-coréenne connaît régulièrement des mouvements sociaux. Ssangyong (003620.KS: Cotation), qui vient d'être racheté par l'indien Mahindra & Mahindra (MAHM.BO: Cotation) (voir [ID:nLDE6AM03G], a ainsi vu sa production être quasiment réduite à néant l'an dernier à la suite de deux mois de grève.

"Les conflits sociaux ont été l'une des composantes essentielles du marché sud-coréen sur l'année écoulée", a déclaré Umesh Karne, analyste chez Brics Securities.

Reuters

A lire également (archives) : Victoire syndicale avec la fin de la grève chez Hyundai India (International Metalworkers’ Federation - IMF)

Les salariés de Swissport en grève pour leurs salaires


Ce matin, des salariés en grève de la société d'import-export Swissport à Lesquin ont dressé un barrage filtrant à l'entrée de l'accès fret de l'aéroport de Lesquin.

Ils entendaient ainsi se faire entendre de leur direction pour obtenir une augmentation des salaires et une amélioration de leurs conditions de travail. L'entreprise emploie une quarantaine de personnes. Une grève du même type avait été menée à la fin du mois d'octobre, pour les mêmes raisons. Ayant eu l'assurance de pouvoir dialoguer avec les représentants de la direction qui viendront de Paris, vendredi, les grévistes ont levé le mouvement.

La Voix Eco

Grève générale au Portugal contre l'austérité


Les salariés portugais, privé et public confondus, devraient répondre massivement mercredi à l'appel à la grève générale lancé par leurs syndicats, unis pour la première fois depuis 1988 pour dénoncer l'austérité imposée par le gouvernement, sous la pression des marchés.

Après les importants mouvements sociaux qu'ont connus récemment la Grèce, l'Espagne ou la France, le Portugal devrait être à son tour paralysé par ce qui sera, selon les syndicats, "la plus grande grève de toujours".

"La mobilisation des travailleurs est énorme", assure Manuel Carvalho da Silva, secrétaire général de la CGTP, la principale centrale syndicale du pays.

Alors que le Portugal se retrouve, après la Grèce et l'Irlande, dans la mire des marchés financiers, le dirigeant syndical appelle le gouvernement socialiste de José Socrates à refuser le "chantage des usuriers internationaux" et leur "recette de sacrifices".

Le Parlement portugais doit définitivement adopter vendredi un budget d'une rigueur sans précédent, qui doit permettre au pays de réduire son déficit public de 7,3% du PIB cette année à 4,6% fin 2011.

Cette cure d'austérité, qui cumule baisse de salaires, hausse d'impôts et diminution des prestations sociales, devrait entraîner une forte baisse du pouvoir d'achat dans un pays où le salaire moyen est inférieur à 800 euros.

"Il est inacceptable que les travailleurs fassent l'essentiel des sacrifices", dénonce Joao Proença de l'UGT, centrale historiquement proche du Parti socialiste.

"On ne peut pas accepter que la première, la deuxième, et la troisième priorité du Portugal soit le déficit", ajoute le syndicaliste, qui met en avant l'"impact négatif" de cette politique sur l'emploi, alors que le taux de chômage a atteint le niveau historique de 10,9%.

Après la CGTP et l'UGT, de nombreux syndicats ont annoncé leur ralliement à la grève générale, notamment dans la banque, la presse, mais aussi le secteur pétrolier et les transports.

Plus de 500 vols devraient être annulés dans les différents aéroports portugais en raison de la grève des personnels de la compagnie publique TAP. Les ports, notamment de Lisbonne et Setubal, devraient également être paralysés.

Les déplacements devraient être particulièrement difficiles dans la capitale portugaise, où aucun service minimum ne sera assuré dans les transports.

La dernière grève générale au Portugal remonte à mai 2007 et avait été organisée à l'époque par la seule CGTP, proche du Parti communiste, pour protester contre la politique de rigueur menée par le premier gouvernement de José Socrates, déjà pour redresser les déficits.

Lundi, le patron des syndicats européens, le Britannique John Monks, était à Lisbonne pour "aider à la préparation" de la première grève générale unitaire depuis 1988.

Lors d'une conférence de presse, il a prédit "beaucoup d'agitation et de grèves générales dans les mois qui viennent" en Europe.

AFP

lundi 22 novembre 2010

Les Transports Le Gal en grève à Vannes


Une large majorité des 147 salariés des transports Le Gal de Vannes n’ont pas repris le travail ce matin. Ils sont en grève depuis dimanche soir. Les camions qui devaient quitter le dépôt de la zone du Prat sont restés au parking. Selon la CFDT, seuls 7 à 8 chauffeurs en contrat à durée déterminée ont repris la route.

Les Transports Le Gal sont actuellement en redressement judiciaire. Mercredi, le tribunal de commerce doit se prononcer définitivement sur la seule offre de reprise de la société, celle du transporteur normand Malherbe. Il prévoit de garder 66 salariés dont une quarantaine de chauffeurs. Ce matin les grévistes ont réclamé et obtenu le principe d’un entretien avec l’administrateur judiciaire en charge du redressement de la société. L’entretien doit avoir lieu ce midi.

Ouest France

samedi 20 novembre 2010

Cuivre chilien : grève des mineurs de Collahuasi

La direction de la mine de Collahuasi a fait une proposition finale. Si elle est repoussée massivement, la grève impactera un marché du cuivre déjà tendu.

Les cours du cuivre continuent d’évoluer au gré des nouvelles macroéconomiques, entre la crise de la dette souveraine dans la zone euro et les mesures de restriction du crédit bancaire en Chine. Mais la grève qui affecte depuis 15 jours la production de la mine de Collahuasi au Chili pourrait affecter les fondamentaux du métal rouge. Contrôlée par deux géants miniers, Xstrata et Anglo American, sa production annuelle de 500 000 tonnes représente 10% de la production du Chili et 3,3% de l’offre mondiale.

Bien que les dirigeants du site affirme que les travailleurs temporaires embauchés pour remplacer les grévistes, ainsi que les cadres qui ont été mobilisés, assurent la majeure partie de la production habituelle, aucun analyste ne partage ce point de vue. L’absence des 1 851 travailleurs syndiqués ne peut qu’avoir des conséquences importantes et le syndicat des mineurs assure que l’activité actuelle ne dépasse pas 20% de ce qu’elle est habituellement. Si elle se poursuit, cette action – la plus longue dans une mine de cuivre privée chilienne depuis les 26 jours de grève à Escondida en 2006 – ne pourra qu’accroitre les tensions d’un marché qui a vu la cotation de la tonne de cuivre établir un nouveau record le 11 novembre à 8 966 dollars.

Pour affaiblir le mouvement, la direction de la mine a légèrement réévalué son offre de prime à prés de 29 000 dollars contre 28 000 précédemment. Elle propose également une hausse des salaires de 16,4% pour les 40 mois que doit durer le nouveau contrat, une offre qui avait déjà été repoussé par le syndicat. Les managers soulignent qu’une proposition inférieure vient d’être acceptée par les travailleurs de la mine de Los Palambres appartenant à Antofagasta. Cette offre est finale, affirme Collahuasi qui compte profiter de la législation sociale chilienne qui permet aux travailleurs d’abandonner la grève, sans être mis à l’amende par le syndicat, après 15 jours de débrayage. De plus, si plus de 50% des grévistes reprennent le travail, le mouvement doit légalement s’arrêter. Mais la direction du syndicat des mineurs, qui regroupe 11 000 membres, se déclare confiante dans la volonté des travailleurs de poursuivre le mouvement.

Usinenouevelle.com

jeudi 18 novembre 2010

Eberspächer : 99 % des 250 salariés ont fait grève, hier.


L'arrêt du travail était presque symbolique. Voté dès hier matin par 99 % des salariés, selon le secrétaire CGT du comité d'entreprise d'Eberspächer, Didier Devaux, il avait pour seul but d'obtenir des négociations « rapides » de la part du directeur général, Laurent Déon. Des négociations qui ont eu lieu quelques instants seulement après le vote de la grève.
À l'issue de la journée, un protocole de fin de conflit était signé entre les parties. La reprise du travail a donc eu lieu, dès 17 heures, ce mardi après-midi. À l'origine du conflit, la suppression de deux postes, ceux occupés par les deux seuls standardistes de l'équipementier automobile et évoquée lors d'une réunion extraordinaire du comité d'entreprise, ce lundi soir. L'accord entériné hier soir revient sur cette décision. Aucune suppression de poste ne sera à déplorer dans ce service.
En revanche, d'autres mesures de licenciements ont été évoquées lors de ces négociations : des mesures qui concernent la suppression de dix postes de salariés « indirects », des salariés ne faisant pas partie du service de production.

Pas de licenciements « secs »


Pour Laurent Déon, comme pour le secrétaire du comité d'entreprise, ces suppressions de postes ne devraient pas entraîner de licenciements « secs » mais être compensés soir par des reconversions, notamment au sein du service de production, soit par des départs à la retraite anticipés.
« Nous étudions toutes les voies possibles », indiquait hier soir Didier Devaux. « Cette réorganisation est nécessaire car il y a un déséquilibre entre le nombre de salariés « directs » et « indirects » au sein de l'entreprise. Notre but est bien évidemment d'éviter tout licenciement », indiquait quant à lui hier soir, Laurent Déon.
D'autres mesures, concernant l'obtention d'une prime minimum pour les 24 régleurs de l'entreprise ou pour l'un des salariés décédé avant de percevoir sa prime d'ancienneté ou encore l'obtention de subventions exceptionnelles pour le comité d'entreprise dans le but d'améliorer les conditions de travail, ont été entérinées.
En 2005, l'équipementier automobile de Renault, Audi et PSA notamment, perdait une cinquantaine d'emplois, à la suite d'un plan social. Depuis, 138 des 250 salariés ont bénéficié d'un « plan de formation exceptionnel », évitant ainsi des mesures de chômage partiel. Selon la CGT, les carnets de commande se maintiendraient aujourd'hui. Et ce, malgré la crise qui a frappé le secteur automobile.

L'Union

mercredi 17 novembre 2010

Creusot : les ouvriers de Siag en grève


Depuis ce matin 5 heures, les ouvriers de l'atelier du fabricant de segments d'éoliennes implanté au Creusot depuis 2003 tiennent le piquet de grève devant l'entreprise. Par la voix du délégué du personnel, les ouvriers dénoncent « un ras-le-bol total ». « Nous avons fait des efforts depuis le début car l'entreprise était jeune et aujourd'hui nous aimerions voir un geste de la part de la direction. » De son côté le directeur, Stéphane Dejuane, avance que des avancées sociales ont déjà été mises en place depuis le début de l'année et que « pour 2010, je ne peux pas accéder à leur demande mais je suis ouvert au dialogue et prêts à engager les négociations salariales. » Les grévistes ont prévu de maintenir le mouvement au moins jusqu'à vendredi « si rien ne bouge ».

Lejsl.com

Veolia : blocage de l'usine de production d'eau de Choisy-le-Roi


L'intersyndicale de Veolia Eau Ile-de-France, CGT et Force ouvrière en tête, a, dans la matinée du mardi 16 novembre, bloqué l'usine de production d'eau de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne) en empêchant, notamment, les livraisons de produits de traitement. Deux autres sites, de Méry-sur-Oise (Val-d'Oise) et Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis), ont également été affectés par des grèves.

Les salariés protestent contre leur changement de statut, devant s'appliquer au 1er janvier 2011, à l'occasion de la nouvelle délégation attribuée par le Syndicat des eaux l'Ile-de-France (Sedif) à Veolia et qui concerne 980 de ses salariés.

Le Sedif regroupe 144 communes de la région parisienne, excepté Paris, et dessert en eau potable près de 4 millions d'habitants. Au terme d'un appel d'offres très disputé, en particulier avec son rival Lyonnaise des eaux (Suez Environnement), Veolia a, en juin 2010, été désigné pour reprendre, à de nouvelles conditions, la délégation pendant douze ans.

"Nous bénéficions d'un statut assimilé aux fonctionnaires de la ville de Paris mais nous allons le perdre", déplore Alain Bonnet, représentant FO. "Il y a à peine 10 % de grévistes, rétorque Bernard Cyna, directeur de l'exploitation Eau de Paris, et nous ne comprenons pas leur mécontentement étant donné que l'emploi, les rémunérations et leur évolution sont garantis, même après le changement de statut."

Le Monde

mardi 16 novembre 2010

Les salariés de TFN (sous-traitants de Tioxide) entament des débrayages


Hier matin, les salariés de la société TFN qui travaillent en sous-traitance à Tioxide ont entamé de nouvelles phases de débrayages.


Ils dénoncent à nouveau la perspective d'un changement de rythme de travail.


Dès 8 h 30, ils ont ressorti banderoles syndicales et arguments pour débrayer et perturber le bon fonctionnement d'Huntsman Tioxide. Une dizaine de chauffeurs de la société TFN, groupe qui travaille en sous-traitance sur le site industriel calaisien, ont entamé hier toute une série de débrayages pour dénoncer une menace sur leur rythme de travail. « L'enjeu est de nous faire passer de cinq équipes à quatre équipes, de remettre en cause nos acquis comme le temps d'habillage. Bref, c'est un dispositif que nous trouvons inacceptable et sur lequel la direction de notre groupe espère passer en force. » Le discours est éprouvé. Logique puisque de tels débrayages ont eu lieu avant l'été, au mois de juin. Pour des raisons strictement identiques.

« Si on accepte cela, on court à la catastrophe, analyse l'un des salariés concernés. Moi par exemple, je vais avoir des horaires tels que je ne pourrai plus voir mon épouse trois jours de suite ! On ne peut pas tolérer de casser ainsi la vie de famille.

» Amplitude horaire et pénibilité « en prendraient un coup » selon ses salariés qui affirmaient hier, aux grilles de l'entreprise calaisienne, que son bon fonctionnement était assez perturbé par leur action. Ils ont déjà en tête d'autres actions mais tiennent pour l'instant à les garder pour eux. Peut-être la visite du directeur adjoint du secteur nord de leur groupe leur permettra-t-elle d'évoluer un peu sur ce dossier. Le cadre est attendu aujourd'hui à Calais, pour venir rencontrer ces salariés en colère.



Des conditions de travail « incroyables »

« Il y a quelques temps, nous avons eu un autre bras de fer avec notre groupe au sujet du temps d'habillage, un temps qui nous permet de nous équiper pour aller travailler dans l'usine... mais que notre direction ne voulait pas considérer comme temps travaillé ! Du coup, nous lui avons adressé un courrier sur cette question. Au bout de quatre mois, on nous a répondu que le courrier avait été bien reçu !

Mais on parle quand même d'un quart d'heure par poste de travail, ce qui est énorme ! A cause de ce problème, il est arrivé une fois qu'un camion reparte sans avoir été chargé. Un avertissement est tombé et nous avons dû batailler ferme pour le faire annuler. A l'heure actuelle, le temps d'hab
illage est pris en compte comme temps de travail, mais nous avons su que si le passage de cinq équipes à quatre équipes se fait, il y aura du temps qui sera alloué à l'habillage. Mais qu'est-ce que cela veut dire ? » Face à toutes ces craintes, ces interrogations et ces incertitudes, les salariés ont commencé à débrayer hier matin. En toile de fond de ces revendications, ils ne cachent pas que leur colère vise aussi leurs conditions de travail « en général ». Et avouent que leur souhait avait toujours été d'intégrer les effectifs officiels d'Huntsman Tioxide. « Si c'est à eux que l'on proposait aujourd'hui ce projet, nous sommes certains qu'ils seraient tous en grève à la grille ! » Mais eux n'étaient qu'une dizaine, bien peu selon leurs propres comptes : ils seraient au total une quarantaine de salariés TFN concernés sur le site industriel calaisien. « Nous sommes corvéables à merci », résument-ils, dénonçant par exemple le fait que leur mission réelle ne correspond pas à la qualification inscrite sur leurs bulletins de paie. Rappelant aussi qu'ils sont contraints d'être présents sur le site tous les jours, y compris les jours fériés avec des bonifications « très insuffisantes » à leurs yeux. « Et tout ça pour quoi ? concluent-ils, pour des "primes" de moins de 30 euros... »

Nord Littoral

lundi 15 novembre 2010

Grève des cheminots en Allemagne


Une grève des cheminots, qui souhaitent obtenir de meilleurs accords salariaux, perturbe mardi le trafic ferroviaire dans plusieurs Länder allemands, ont fait savoir les syndicats.

Le trafic régional et local est réduit en Rhénanie du Nord-Westphalie, en Bavière, en Saxe-Anhalt et en Basse-Saxe, précisent-ils. Des débrayages ponctuels devraient perturber la circulation des trains dans les autres régions.

Ce mouvement vise à soutenir les organisations syndicales dans les négociations salariales avec la Deutsche Bahn et les opérateurs privés, actuellement dans l'impasse. Les centrales veulent obtenir un accord de branche, affirmant que les opérateurs privés paient jusqu'à 20% de moins.

Paris Normandie

Agglomération d'Agen : préavis de grève reconductible


Les négociations qui se sont ouvertes le 28 octobre dernier entre la direction et les agents de la communauté d'agglo d'Agen (CAA), à l'issue d'une semaine de grève des « rippeurs », auraient-elles déjà du plomb dans l'aile ? Alors qu'un nouveau « round » est prévu aujourd'hui, la CGT a déposé un préavis de grève de 24 heures reconductible à partir de jeudi. Les discussions achoppent sur l'un des principaux points soumis à la discussion, à savoir le régime indemnitaire de 211 agents, tous services confondus. Pour la CGT, qui participe au côté de la CFDT aux négociations avec Denis Soliveres, le directeur général des services - c'est le président de l'agglo, Jean Dionis, qui doit trancher au final - le compte n'y est pas : « L'enveloppe annuelle de 93 000 € qu'on nous propose est inacceptable », assure Jean-Claude Soulier, le secrétaire du syndicat.

Appel au rassemblement des agents aujourd'hui

Alors que le régime actuel prévoit une indemnité d'une centaine d'euros par mois, « ce qui est très bas, poursuit Jean-Claude Soulier, l'augmentation finale qu'on nous propose va représenter autour de 15 €ou 20 € par agent, alors que nous demandons un montant global de 250 ou 300 €. La CGT ne signera jamais le protocole d'accord pour un régime indemnitaire au mérite tel qu'il nous est proposé ».

« Le protocole doit être finalisé jeudi en présence de Jean Dionis, mais j'appelle les agents à se rassembler dès aujourd'hui, à partir de 17 h 45, au siège de la CAA pour faire entendre leur voix », conclut le secrétaire CGT.

LADEPECHE.fr

Lutte des classes : "touché" mais pas coulé par la grève des raffineries

Gauche Marxiste - La presse capitaliste se répand en larmes sur les profits perdus par les entreprises pendant les grèves des luttes pour les retraites. Les capitalistes déclarent la guerre aux travailleurs mais souhaitent apparemment que cela soit sans conséquence pour leurs chiffres d'affaire. Après avoir envoyé contre les travailleurs une offensive antisociale d'une grande ampleur par l'aile droite de la bourgeoisie politique (l'aile gauche alias "Parti socialiste" en aurait fait autant contre nous, ne nous leurrons pas) le patronat apprend enfin que la classe travailleuse dispose entre ses mains d'une arme redoutable (bien qu'insuffisante pour supprimer seule les rapports de production capitalistes) : la "production des biens et des services". Et que c'est bien nous les travailleurs qui sommes à la base de toute la production économique.


Sur les 9 premiers mois de l'année 2010, les volumes totaux vendus par Esso SAF sont en baisse de 1% par rapport à 2009. Au cours du troisième trimestre 2010, les volumes vendus s'élèvent à 6,1 millions de m3 et sont en hausse de 1% par rapport au troisième trimestre 2009. Sur le marché intérieur, ces volumes sont en hausse de 4% par rapport au troisième trimestre 2009 à 3,3 millions de m3, en particulier compte tenu de nouveaux contrats annuels de ventes en gros de carburants et combustibles conclus pour l'année 2010.

A fin septembre 2010, le chiffre d'affaires (hors TVA) du groupe s'élève à 9,4 Milliards d'Euros, en progression de 25% par rapport au 30 septembre 2009. Cette hausse reflète la hausse du prix du pétrole brut et celle des produits pétroliers sur le marché international.

Le groupe indique poursuivre son programme d'investissements qui devrait approcher 85 Millions d'Euros en 2010, dont 65 ME dans ses raffineries avec la mise en place de projets visant à maximiser la production de gazole sur ses unités de production de carburants et combustibles en ligne avec la demande du marché en gazole, tout en améliorant la qualité des rejets dans l'air et l'efficacité énergétique de ses unités. A Port-Jérôme Gravenchon, un nouveau projet d'investissement a été annoncé visant à améliorer significativement l'efficacité énergétique de la tour de distillation atmosphérique principale de la raffinerie. Cet investissement de 20 ME permettra d'améliorer le rendement en gazole et donnera la possibilité de traiter de nouvelles qualités de pétrole brut. Les travaux devraient commencer dès le mois de décembre 2010 pour une mise en route prévue vers le mois d'avril 2012.

Le groupe Esso SAF a été touché "de façon significative" par les mouvements de grève qui ont fortement affecté au mois d'octobre l'industrie du raffinage en France et toute son organisation logistique. La sous-utilisation des unités de production et les surcoûts liés à la désorganisation de son outil logistique, malgré l'appel aux stocks de réserves stratégiques pendant cette période, auront un impact économique sur l'exercice en cours estimé par la société à environ 30 ME avant impôt.

Challenges.fr

dimanche 14 novembre 2010

Capital contre travail : Electrolux veut toujours plus !


Electrolux AB envisage de lancer de nouvelles réductions de ses coûts, alors que le numéro deux mondial de l'électroménager est confronté à une demande faible et à une concurrence accrue.
Le groupe suédois a déjà fermé des usines et supprimé des emplois dans les régions où les coûts sont les plus élevés.
"Les mesures (envisagées) devraient générer une économie annuelle d'environ 2 à 2,5 milliards de couronnes suédoises (214 à 267 millions d'euros), et prendront pleinement effet en 2015. Elles permettront de maintenir la compétitivité d'Electrolux", écrit le groupe suédois dans un communiqué.
"Les coûts de ses mesures sont évalués à environ 500 millions de couronnes par an entre 2011 et 2012."
Le groupe prévoit d'atteindre ces objectifs grâce aux synergies, à la standardisation des pièces détachées entre les gammes de produits et à l'optimisation des achats à l'échelle mondiale.
Electrolux table sur une croissance organique de son chiffre d'affaires supérieure à 4% par an.
Le titre était en recul de plus de 3% à l'ouverture de vendredi, mais a effacé une partie de ses pertes pour ne plus céder que 1,53% vers 12h15 GMT. L'action a multiplié sa valeur par plus de trois depuis le plus bas atteint fin 2008.
Le mois dernier, Electrolux et son concurrent Whirlpool ont annoncé des résultats supérieurs aux attentes, mais mis en garde contre une baisse prévisible de la demande dans les principaux marchés, notamment les Etats-Unis.

Les Echos

samedi 13 novembre 2010

Logement social : La CNL dénonce la flambée des loyers à Carcassonne



Le logement social dans la tourmente. Alain Job, le président départemental de la Confédération nationale du logement dénonce les mesures prises par le secrétaire d'État au logement dont celle de ponctionner de 2,5 % sur les loyers HLM et EPL (entreprises publiques locales) ce qui représente selon lui ; « 80 € en moyenne par locataire. Cette taxe vise à financer une partie de l'ANRU qui pourtant relève du budget de l'État », s'indigne-t-il. Et de souligner ; « Par ailleurs les crédits pour le logement social vont passer de 630 M€ en 2010 à 500 M€ en 2011, soit une baisse de 21 % des aides pour la construction de logement sociaux. Les bailleurs sociaux vont faire payer la note aux locataires qui deviennent les dindons de la farce ».

Des hausses de plus de 30 %

«Pour la hausse des loyers la palme revient à Habitat audois avec plus de 9,15 % en quatre ans de 2007 à 2010 », précise Alain Job qui témoigne des hausses exorbitantes lorsqu'il y réhabilitation ; « Plus 30 % à Léon Noubel, plus 10 % à Saint-Jacques, plus 21 % à la Poterie, plus 27 % à Fléming et 35 % à Maruejouls pour ce qui est d'Habitat Audois. Seuls le groupe Marcou et la SAAHLM ont réalisé des réhabilitations sans hausse excessive », lance Alain Job alors que les besoins en logement locatifs s'élèvent à 1 000 logements sociaux pendant cinq ans. La CNL exige le gel des loyers, la revalorisation de 25 % des aides personnelles sans plancher, l'arrêt des coupures d'eau, de gaz et d'électricité et des saisies et expulsions (sauf pour raisons de violence)…

LADEPECHE.fr

SMST (spécialiste des tubes sans soudure) : grève et blocage des ouvriers


Une quarantaine de salariés du groupe allemand Salzgitter Mannesmann stainless tubes (SMST), spécialiste des tubes sans soudure, ont fait grève hier et interdit l’accès au site à tous les véhicules. Postés devant les grilles, ils ont déployé des banderoles dénonçant la « misère » à laquelle les contraindraient les faibles niveaux de rémunération pratiqués par leur employeur.

Le mouvement a été motivé par l’échec des négociations annuelles et obligatoires sur les salaires, entamées le 2 novembre avec la direction. Alors qu’ils réclament notamment 100 euros bruts d’augmentation mensuelle pour tous, Michel Zahraï, le Pdg, ne leur accorde que 1,5 % de revalorisation ainsi qu’un bonus de 0,8 % octroyé de façon individuelle. « Beaucoup d’entre nous n’arrivent plus à boucler les fins de mois. Quand on se dit leader mondial, on fait en sorte de payer ses salariés correctement », ironise un des grévistes, qui pointe du doigt les excellents résultats du groupe. Une réunion est programmée lundi à 11 heures. La dernière, aurait prévenu M. Zahraï, qui n’a pas été en mesure de répondre à nos questions.

Le Bien Public

vendredi 12 novembre 2010

Les salariés de Volailler Duc bloquent le site


Dès 8 h matin, une soixantaine de personnes, salariés venus de divers services de l'entreprise ou sympathisants venus d'autres secteurs, ont manifesté devant l'entrée du volailler Duc. Le mouvement avait été décidé la veille, « pour dénoncer ce qui ne va pas », explique Bruno Chauveau, délégué CGT. « Nous voulons de meilleures conditions de travail. »

Jusqu'en fin de matinée, entrées et sorties du site étaient filtrées, voire bloquées sur le coup de 11 h, heure à laquelle Bruno Chauveau était convoqué à la direction à propos d'une sanction disciplinaire qui le menace. Le 14 octobre déjà, un premier débrayage avait été organisé, pour les mêmes motifs. « La direction ne veut rien voir » affirme Bruno Chauveau qui dénonce les changements intervenus dans le travail de certaines équipes. « On fait déplacer des gens pour travailler trois heures le samedi matin. On aurait préféré travailler une heure de plus chaque jour. On change d'horaire à tout moment. Au service découpe, les conditions de travail ont nettement baissé depuis un an. Des gens partent dans d'autres services, mais nous, on a toujours le même travail. » Il pointe aussi « les cadences de travail trop élevées », l'attitude de la nouvelle direction qui selon lui « n'entend pas les revendications. S'il faut arriver à un rapport de forces, on ira jusque-là. »

Une rencontre mardi

La manifestation se déroulait alors que Pierre Bévillard, le nouveau directeur des ressources humaines du groupe était sur place et rencontrait la directrice, Élisabeth Lamy. Au fil de la matinée, des avancées ont été réalisées. La direction propose à partir de la semaine prochaine, des rencontres avec des groupes de douze salariés, de tous services et en présence à chaque fois d'un élu du personnel. Premier de ces rendez-vous, mardi. La direction du groupe, basée à Chaillez dans l'Yonne, fait savoir qu'elle ira « vers une plus forte implication du personnel » dans le futur.

Ouest France

Portugal : grève générale contre la bourgeoisie ?

Gauche Marxiste - Les travailleurs qui pensent trouver à l'offensive capitaliste une alternative dans le vote "socialiste" se trompent bien entendu lourdement. Le Portugal donne l'exemple de ce qu'est le pouvoir de l' élite "socialiste" qui, comme les gouvernements conservateurs d'Europe attaquent les salariés sur tous les fronts. Bourgeoisie "conservatrice" ou bourgeoisie "socialiste" c'est finalement les mêmes conséquences pour les ouvriers et les employés du monde entier : austérité, exploitation, etc.

Les syndicats portugais peaufinent leur stratégie pour la grève générale du 24 novembre contre l’austérité. Samedi 6, une première manifestation pour la défense de la fonction publique a donné le ton.

"Contre la bourgeoisie, marchons, marchons… ". Samedi 6 novembre à Lisbonne, ce slogan faisait florès dans les rang de la manifestation pour la fonction publiqu

e organisée en prélude à la grève générale contre l’austé

rité programmée pour le 24 novembre. Une grève qui "servira à punir la bourgeoisie" a clamé haut et fort Manuel Carvalho da Silva, leader de la puissante CGTP- Confédération Générale des travailleurs portugais.

L’atmosphère était déjà quelque peu surréaliste, avec des manifestants défilant en bras de chemise sous un chaud soleil automnal alors que sur les bas-côtés de l’avenue de la Liberté ont grillait des châtaignes et on installait les décorations de noël. Dans un discours ciselé comme une dentèle de Madère, le leader syndical en rajoutait:

"Il faut déstabiliser une certaine bourgeoisie qui dans le privé comme dans le public met scandaleusement la main sur ce qui appartient à tous."

(...)


Les fonctionnaires sont les premiers sacrifiés par la décoction amère préparée actuellement dans les officines du pouvoir. Les salaires seront amputés de 5 à 10 % pour les revenus supérieurs à 1 500 euros bruts, les cotisations à la caisse des retraites augmentées d’un point, les carrières seront gelées et les services démantelés.

Le "mammouth" se fait dégraisser essentiellement dans l’éducation et la santé. Mais s’il fallait une goutte d'eau pour faire déborder le vase, elle est tombée récemment avec l’annonce qu’il sera désormais impossible de cumuler retraites de la fonction publique et revenus du privé. De maigre, la pension va devenir anorexique.

(...)

En attendant, les différents syndicats affiliés aux deux centrales entrent les uns après les autres dans la danse, les entreprises para-publiques suivent et les travailleurs du privé montrent des signes d’intérêt. Les raffineries menacent de recourir aux opérations de blocus, les avions risquent de rester au sol et même les policiers pourraient lever le pied ou faire la grève du zèle. Quant au budget d’austérité du gouvernement Socrates, il sera en principe voté deux jours après la grève…

Myeurop.info

A lire également : Londres, Lisbonne... le feu de la contestation couve en Europe (Myeurop.info)

mardi 9 novembre 2010

Dalkia Bourges : salariés en grève pour les salaires


Une quinzaine de salariés de la société Dalkia France, spécialisée dans les énergies, étaient en grève, hier à Bourges (dans les locaux de l'avenue de la Prospective, à Asnières-lès-Bourges).

Ils répondaient à un appel national lancé dans toute l'entreprise par une intersyndicale pour une augmentation de salaire de cinquante euros.

Si la mobilisation a été plutôt bonne à Bourges (presque 50 % de grévistes), cela n'a pas été le cas au niveau national.

Les organisations syndicales ont donc décidé de ne pas poursuivre cette grève qui avait été annoncée reconductible.

Leberry.fr

Source alternative : Dalkia : une grève éclair (Sud Ouest)

lundi 8 novembre 2010

Alerte ! Zambie : les capitalistes chinois tirent sur les mineurs en grève !


Les investissements asiatiques en Zambie sont une question sensible, qui risque d'être sur la sellette lors des élections nationales, en 2011.

Alors que des mineurs locaux de Mayhem manifestaient, le 15 octobre, à la mine de charbon dans le sud de Collum Zambie contre de dangereuses et difficiles conditions de travail, des propriétaires chinois leur auraient tiré dessus.

Les ouvriers réclamaient des salaires plus élevés et demandaient les explications des raisons pour lesquelles ils n'avaient pas été payés pendant deux mois. Une enquête de police a été ouverte.

Lesafriques.com

dimanche 7 novembre 2010

Derrière les retraites, l’esclavage salarié

Gauche Marxiste - Nous reproduisons ci-dessous une analyse de l'Initiative communiste-ouvrière concernant le mouvement social actuel, notre réseau à son tour publiera une série de textes sur le site gauche-marxiste.org dès que celui-ci aura commencé à fonctionner.

I – la situation du mouvement

1/ La « guérilla ouvrière »

Le mouvement contre la « réforme » des retraites, qui dure déjà depuis un mois et demi, semble vouloir s’installer dans la durée. Les équipes militantes planifient leurs actions sur la semaine à venir, les lycéens et les étudiants se structurent pour l’après-vacances, grève dans les raffineries... Surtout, il prend la forme d’une « guérilla ouvrière » : actions coup-de-poing menées par quelques centaines de manifestants, grèves minoritaires soutenue par la majorité de la population laborieuse et génératrices de perturbations, blocages visant l’économie. Le mouvement s’étend jusque dans les petites entreprises, les petites villes voir les gros villages, sans se généraliser véritablement. Notre blog de grève nous offre un observatoire important pour sentir ces évolutions, même si de nombreuses nouvelles nous échappent. La réactivité des contributeurs et des commentaires est un outil précieux pour l’analyse.

Il est clair que, dans l’état actuel, nous ne sommes pas dans une grève générale, mais nous assistons à un phénomène différent, qu’il faut se garder d’analyser de manière normative, à l’aune de ce qu’il « devrait être ». Nous devons être à l’écoute du mouvement ouvrier, comprendre ce qu’il se passe tel qu’il est, pour agir en son sein, et non plaquer des conceptions préétablies – ce qui ne veut pas dire que nous devons nous contenter de le suivre : il est essentiel d’essayer d’anticiper ses développements, de saisir ses formes les plus avancées et de conserver, à notre échelle, un esprit d’initiative.

En terme de mobilisation, cette situation de « guérilla ouvrière » n’est pas sans susciter des inquiétudes sur les, risques d’isolement des équipes militantes. Les vacances, qui suscitent des problèmes très concrets, peuvent amener une relative démobilisation (enfants à garder pour les parents, absence du lien constitué par l’école pour les lycéens ou les enseignants), mais aussi encourager les équipes à déployer une activité déconnectée de la situation réelle de la mobilisation.

C’est pourquoi il est important, là où nous sommes, de continuer à mobiliser nos collègues et d’appeler les équipes militantes à ne pas perdre de vue cette tâche. La collègue non gréviste aujourd’hui le sera peut-être demain, celle qui ne vient pas sur les blocages pourrait le faire, en fonction de l’évolution rapide de la situation. Continuer à mobiliser les collègues dans nos boites ou nos bassins d’emploi, c’est ce qui permettra d’éviter l’isolement, l’étiolement et la fatigue inutile. Puisque les raffineries donnent le rythme du mouvement, il faut le structurer pour tenir sur les six semaines à venir au moins. Cela nécessite d’être inventifs, de surveiller les meilleures actions réalisées ailleurs, de les répéter, de les adapter, de les améliorer. Là encore, notre blog de grève est un outil parmi d’autres, au service du mouvement, pour connaître ce qui se fait ailleurs.

Il en va de même pour la tenue des assemblées générales. Nous sommes, par principe, partisans des assemblées générales et de l’auto-organisation du mouvement à la base. Mais il fait être précis sur ce que cela signifie. On met, sous le même vocable, des choses de nature très différentes. Pour certains syndicalistes, il s’agit de réunir les travailleurs pour écouter les leaders syndicaux, puis voter pour un résultat connu à l’avance. Mais, pour des militants qui souhaitent sincèrement des assemblées générales animées de véritables débats, la réalité pratique est souvent une grande déconvenue, qui reproduit exactement les même travers : le fait de donner la parole à la salle ne signifie pas qu’elle va la prendre, surtout là où n’existe pas une tradition de luttes sociales, de grèves et de discussions à la base. Ce n’est pas parce que les premières sont ratées qu’elles le seront toujours la parole se libère lentement. La parole se libère lentement, en fonction de l’évolution générale et locale du mouvement.

Un nouvel aspect du mouvement, c’est qu’il commence à engendrer une véritable solidarité internationale. L’annonce la plus importante, c’est naturellement celle de la CGSP (Confédération générale des services publics) belge, qui a déclaré qu’elle appellerait à des débrayages pour stopper toute tentative de faire transiter de l’essence vers la France via la Belgique. La tenue de rassemblements au Brésil, au Maroc, ou en Grande-Bretagne – ce dernier à l’appel de camarades communistes-ouvriers – est un signe de l‘intérêt que suscite le mouvement français. C’est le sens de l’appel international aux organisations ouvrières que nous avons préparé. Cet élan international de soutien devrait jouer, si le mouvement se prolonge, un rôle important, notamment s‘il débouche sur des actions concrètes (soutien financier, blocages d’exportation,…). Cela peut avoir des répercussions directes sur le mouvement ouvrier européen.

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