samedi 4 décembre 2010

Camaïeu : les salariés débrayent


Devant les grilles de Camaïeu, rue Brame, quelques pneus sont en feu. ...

Autour du brasier, une trentaine de personnes sont agglutinées. Ce sont des salariés de l'entreprise. Hier, ils ont cessé le travail à 10 h 30, pendant une heure. Et ont bravé le temps glacial pour faire part de leur mécontentement.

Au coeur de leurs revendications, les salaires. « Ça fait seize ans que je suis dans l'entreprise et je gagne 1 150 euros par mois », explique Chérif Legba, délégué Force Ouvrière. Un autre travailleur, emmitouflé dans sa capuche, confirme : « La plupart des salariés de l'entreprise ont tous dix ou quinze ans de boîte et gagnent autour de 1 000 euros. » Le SMIC. Tout juste. « On a de la chance, il va augmenter au 1er janvier », rit jaune un autre gréviste. Comme s'il ne comptait plus sur l'enseigne vestimentaire pour lui accorder une hausse de salaire.

Pourtant, chaque année, une augmentation de la rémunération de 1 % est entérinée lors des négociations annuelles. « Ça fait 10 ou 15 euros en plus », calcule un mécontent, pour qui ce petit plus ne prend la forme que d'une mauvaise blague. Pour enfoncer le clou, Chérif Legba montre une page d'un magazine économique. « Regardez la rémunération de l'ancien patron, parti avec 23,1 millions d'euros en 2009 », s'indigne le délégué, qui rappelle que « Roubaix est la ville la plus pauvre de France ». La même année, 509 personnes auraient également démissionné. La faute aux faibles rémunérations selon les syndicats, qui demandent également l'embauche en CDI des nombreux intérimaires.

Avec son action d'hier, l'intersyndicale voulait précipiter une rencontre avec la direction afin d'ouvrir des négociations sur les salaires et obtenir, dès 2010, une prime de fin d'année. C'est chose faite puisque la direction a reçu les représentants syndicaux peu après le débrayage. « La direction a écouté les revendications, a expliqué Olivier Charlier, directeur de la communication de Camaïeu. Nous leur avons donné rendez-vous au mois de mars 2011, pour les négociations annuelles obligatoires. » Pas sûr que les grévistes patientent jusqu'au printemps. Déjà, une journée de grève reconductible sera organisée ce mois-ci.

La Voix du Nord

Vers un retour de la grève sauvage ? Crise majeure en Espagne

Gauche Marxiste - Encore une fois un Parti socialiste (ici en Espagne) montre sa vraie nature : une pègre sociale-démocrate aux ordres de la bourgeoisie prête à réutiliser les méthodes fascistes du passé contre les travailleurs en lutte. Partout ces ennemis de la classe ouvrière doivent être démasqués, en Espagne, au Portugal, en France, ... les travailleurs doivent mener leurs combats en ayant conscience de ne pouvoir compter que sur leur propre auto-organisation. C'est ce que ce retour de la "grève sauvage" (qui en annonce d'autres en Europe) nous montre : face à l'illusion sociale-démocrate et aux lourdeurs des bureaucraties syndicales, les salariés doivent prendre en main leurs luttes, au risque de la "légalité" bourgeoise ...

Le gouvernement espagnol a déclaré samedi "l'état d'alerte" en réponse à la grève sauvage des contrôleurs aériens qui paralyse le trafic depuis vendredi et a plongé le pays dans une crise majeure.



C'est la première fois que le gouvernement prend une telle mesure depuis la mort du général Franco* en 1975.

En vertu de ce décret, les contrôleurs aériens pourront être mobilisés et les grévistes seront passibles de sanction pénales.

Cette décision signifie "que les contrôleurs sont convoqués à leur poste de travail et dans le cas contraire, ils seraient en situation de délit de désobéissance prévu par le code pénal militaire", a expliqué le ministre de l'Intérieur Alfredo Perez Rubalcaba après une réunion de crise du Conseil des ministres.

Le gouvernement avait décidé vendredi soir de confier la gestion du trafic aérien à l'armée, en réponse à la grève sauvage des contrôleurs déclenchée pour un litige sur le temps de travail, qui a pris le pays par surprise au départ d'un long weekend de cinq jours.

Des milliers de passagers ont passé la nuit dans les aéroports, comme celui de Madrid où seuls quelques vols transatlantiques ont pu atterrir.

L'espace aérien devait rester fermé officiellement samedi jusqu'à 19H00 (18H00 GMT), mais les grandes compagnies internationales, dont Iberia, Air France et KLM ont d'ores et déjà annulé tous leurs vols jusqu'à dimanche.

Avec cette grève, le gouvernement socialiste se trouve brutalement confronté à un conflit social majeur au moment où, sous la pression des marchés, il vient d'annoncer une nouvelle série de mesures de lutte contre la crise.

Le gouvernement avait dénoncé en termes très durs un "chantage" exercé contre les passagers et M. Rubalcaba avait évoqué de possibles peines de prison contre les grévistes.

Pourtant, malgré l'annonce vendredi que l'armée serait chargée d'assurer le contrôle aérien, ce dispositif n'était toujours pas effectif samedi, pour des raisons qui n'ont pas été expliquées.

(...)

Les contrôleurs ont abandonné leurs postes de travail en fin d'après-midi pour protester contre une mesure adoptée peu avant en Conseil des ministres, plafonnant à 1.670 heures par an leur temps de travail.

Cette mesure faisait partie du dispositif de privatisation partielle de l'Aena, à hauteur de 49%, adopté quelques heures plus tôt par le gouvernement.

"Le manque de personnel que nous avons toujours dénoncé est évident", avait déclaré le porte-parole du syndicat des contrôleurs, David Zamit, en expliquant que le plafonnement du temps de travail empêchait par exemple les contrôleurs de prendre leurs congés de paternité ou de maladie sur leurs heures de travail.

"Nous avons atteint notre limite mentalement avec ce nouveau décret qui nous oblige à travailler davantage d'heures", a expliqué un autre porte-parole, Jorge Ontiveros.

"Nous avons pris cette décision individuellement, qui s'est ensuite propagée à des collègues. Dans ces conditions, nous ne pouvons pas continuer à contrôler les avions", a-t-il dit en estimant que les conditions n'étaient pas réunies pour assurer la sécurité aérienne.

L'Express

* Dictateur fasciste au pouvoir en espagne depuis 1936 jusqu'à la fin des années 70 [Ndtm]

vendredi 3 décembre 2010

Les ouvriers de Visteon Carvin en grève depuis mardi soir


« Visteon Carvin en grève » s'affiche sur un carton accroché à la grille de l'usine juste à côté d'un feu. ...

Depuis mardi, 21 h, la majorité des cent salariés du site a cessé le travail. Ils craignent le transfert de soixante d'entre eux vers Gondecourt (siège de l'équipementier automobile), suite à la non-reconduction d'un contrat qui les liait à Toyota. Et, également, la fermeture complète du site carvinois d'ici la fin 2011.

Aujourd'hui, les syndicats demandent, avant toutes autres choses, des réponses de la direction.

À cause de la perte d'un marché

L'inquiétude à Visteon, ce n'est pas nouveau. Déjà l'année dernière, les salariés s'inquiétaient de la suppression de 101 postes sur le site de Gondecourt-Carvin (liés juridiquement). Postes effectivement supprimés depuis. En mars, c'est la NAO (négociation collective dans l'entreprise) qui suscitait des craintes. Et mardi, c'est un nouveau coup de massue qui est tombé sur la tête des 100 salariés de l'usine carvinoise.

« Nous avons appris en comité d'entreprise, mardi matin, que d'ici juin 2011, la fabrication Toyota sur le site de Carvin était terminée.

C'est un marché que l'on perd, on n'a pas réussi à l'avoir », expliquent David Herszer et Michel Wavrin, délégués syndicaux CGT.

Un marché qui représente tout de même la moitié de l'activité de l'usine carvinoise, l'autre moitié étant consacrée à Peugeot.

« Ce sont 60 personnes concernées, mais on ne sait pas qui exactement, qui seront transférées sur le site de Gondecourt mais seulement dans la production alors que certains ici étaient chef d'équipe, cariste, technicien de maintenance... Bref, dans l'encadrement. C'est comme s'ils étaient rétrogradés.

» Plus largement, c'est l'avenir du site qui soulève des craintes. « Carvin semble en fin de vie. Et est-ce qu'il sera encore viable avec une seule production ? On se le demande. »

Problème de prime

L'inquiétude semble fondée. Hier, de source syndicale - la direction se refusant à tout commentaire - on a appris que la fermeture du site de Carvin serait programmée pour la fin de l'année 2011.

Hier également, une entrevue a eu lieu entre les représentants syndicaux et ceux de la direction française de ce groupe international.

L'accord sur le transfert de personnel achopperait sur le montant de la prime que recevraient ceux qui partiraient pour le site de Gondecourt : 6 500 E au total selon la proposition de la direction, alors que les organisations revendiquent une prime de 9 000 E.

La Voix du Nord

Blocage et grève des salariés d'Eminence à Aimargues


13 h 30, hier, scène insolite devant le siège d'Éminence à Aimargues. Au bord de la route, les salariés en grève sont en train de faire quelques grillades. Depuis mardi, et après une nuit passée sur le site, ils ont, à 70 %, décidé de ce mouvement de revendication. « On veut défendre nos salaires. C'est sûr, le textile est un secteur où il y a pas mal de problèmes, de délocalisations, mais nous, on ne veut pas perdre notre pouvoir d'achat », explique Florence Amardeilh, déléguée syndicale CGT. À ses côtés, Xavier Sanchis et Monique Bouabdallah, les autres délégués syndicaux, sont d'accord. Et ce que la direction leur propose ne les satisfait pas. La réunion d'hier matin avec Joseph Serre, directeur de production, et Laurent Baratte, directeur financier, a d'ailleurs tourné court.

« Ils ont fait une bonne année, dégagé des bénéfices, le chiffre d'affaires est en progression »
, analyse encore Florence Amardeilh. Les salariés de la production - environ 350 personnes - demandent une prime de fin d'année de 1 000 et une augmentation de salaire de 3 %. De son côté, la direction - qui n'a pu être jointe - proposerait 300 de prime et aurait accepté une augmentation de salaire passée de 1,6 % à 2 %.

Hier, la situation était donc toujours bloquée et, selon certains, le conflit menaçait de se durcir. « Sur le site d'Aimargues, la production est bloquée, rien ne peut ni rentrer ni sortir. On empêche les camions d'accéder. Toute la sous-traitance ne rentre pas non plus », commente de son côté Monique Bouabdallah. « Oui, c'est vrai, les retraites, c'est dans l'actualité, mais il ne faut pas perdre de vue que le coût de la vie augmente énormément. Nous sommes nombreux à avoir reçu notre taxe d'habitation avec une augmentation de plus de 150 ... Alors, il faut aussi qu'on défende nos salaires, qu'on n'ait pas peur de se battre. Si on veut nos retraites, il faut augmenter nos salaires. Eux, ils s'en mettent plein les poches et nous, on nous en demande toujours plus », termine Florence Amardeilh. Sur le site de Sauve, 50 % des salariés étaient hier également en grève.

Après une nouvelle nuit passée dans les locaux pour les salariés, une réunion avec la direction est prévue ce matin.

Solidarité avec les ouvriers cambodgiens !


Plusieurs usines textiles cambodgiennes travaillant pour des marques occidentales (Adidas, Marks and Spencer, Tesco, Puma, Zara…) ont licencié 799 employés après leur participation à une grève, a annoncé vendredi un dirigeant syndical.
Environ 210.000 travailleurs - soit deux tiers du secteur - ont fait grève durant trois jours en septembre pour demander de meilleures conditions de travail et une augmentation salariale pour faire passer leur revenu de 56 à 93 dollars mensuels [de 42 à 70 euros].

Les syndicats demandent aux 16 usines concernées de réembaucher les salariés grévistes avant le 15 décembre, sous peine d'entreprendre des actions en justice ou de nouvelles grèves dans l'un des secteurs les plus porteurs pour la faible économie cambodgienne.

20minutes.fr

jeudi 2 décembre 2010

Industrie alimentaire : les 170 salariés grévistes bloquent le site Charal de Cholet


Depuis 3h du matin, ce mercredi, des salariés de Charal, en grève, bloquent l'abattoir, à l'appel de la CFDT. « Depuis deux ans, depuis notre reprise par le groupe Bigard, les négociations avec la direction sont peu satisfaisantes », déclare un gréviste. « Il n'y a pas eu d'harmonisation des accords et acquis sociaux, plus favorables à Bigard, en direction des salariés de Charal. »

170 salariés bloquent ce matin l'établissement. Des palettes en bois sont utilisées comme brûlots. Au total, en tenant compte des équipes de jour et de nuit qui se relaient devant l'abattoir, plus de 300 salariés sont en grève.

La réduction de l'intéressement suite à la reprise de Charal par Bigard, de l'ordre de « 1 400 euros par an » par salarié, devait être compensée par ladite harmonisation. « Mais la promesse n'a pas été tenue. On nous demande d'étaler cette harmonisation jusqu'à juin 2012. Nous, nous la voulons au 1er janvier 2011. On a déjà sacrifié l'année 2010 », rappelle Ludovic Le Bihan, délégué syndical CFDT.

Les trois jours non payés, suite au blocage de l'abattoir à la mi-octobre, par les éleveurs bovins, ont été « la goutte d'eau qui a fait déborder le vase ».

Ouest France

A lire également : Les salariés de l’usine Charal de Lisieux sont en grève (Ouest France)

Cholet. 71e jour de grève et le mouvement continue à Vendredi Média (Courrier de l'Ouest)