vendredi 3 décembre 2010

Blocage et grève des salariés d'Eminence à Aimargues


13 h 30, hier, scène insolite devant le siège d'Éminence à Aimargues. Au bord de la route, les salariés en grève sont en train de faire quelques grillades. Depuis mardi, et après une nuit passée sur le site, ils ont, à 70 %, décidé de ce mouvement de revendication. « On veut défendre nos salaires. C'est sûr, le textile est un secteur où il y a pas mal de problèmes, de délocalisations, mais nous, on ne veut pas perdre notre pouvoir d'achat », explique Florence Amardeilh, déléguée syndicale CGT. À ses côtés, Xavier Sanchis et Monique Bouabdallah, les autres délégués syndicaux, sont d'accord. Et ce que la direction leur propose ne les satisfait pas. La réunion d'hier matin avec Joseph Serre, directeur de production, et Laurent Baratte, directeur financier, a d'ailleurs tourné court.

« Ils ont fait une bonne année, dégagé des bénéfices, le chiffre d'affaires est en progression »
, analyse encore Florence Amardeilh. Les salariés de la production - environ 350 personnes - demandent une prime de fin d'année de 1 000 et une augmentation de salaire de 3 %. De son côté, la direction - qui n'a pu être jointe - proposerait 300 de prime et aurait accepté une augmentation de salaire passée de 1,6 % à 2 %.

Hier, la situation était donc toujours bloquée et, selon certains, le conflit menaçait de se durcir. « Sur le site d'Aimargues, la production est bloquée, rien ne peut ni rentrer ni sortir. On empêche les camions d'accéder. Toute la sous-traitance ne rentre pas non plus », commente de son côté Monique Bouabdallah. « Oui, c'est vrai, les retraites, c'est dans l'actualité, mais il ne faut pas perdre de vue que le coût de la vie augmente énormément. Nous sommes nombreux à avoir reçu notre taxe d'habitation avec une augmentation de plus de 150 ... Alors, il faut aussi qu'on défende nos salaires, qu'on n'ait pas peur de se battre. Si on veut nos retraites, il faut augmenter nos salaires. Eux, ils s'en mettent plein les poches et nous, on nous en demande toujours plus », termine Florence Amardeilh. Sur le site de Sauve, 50 % des salariés étaient hier également en grève.

Après une nouvelle nuit passée dans les locaux pour les salariés, une réunion avec la direction est prévue ce matin.

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