mercredi 24 novembre 2010

Les salariés d'Ingersoll Rand bloquent l'usine

L'usine Ingersoll Rand, à Sin-le-Noble, est en grève. Les 70 salariés revendiquent une prime extra légale « décente ». Ils ont bloqué l'accès du site et confiné dans ses bureaux la direction.

La grande grille verte est fermée par une chaîne et un cadenas. « Plus rien ne rentre, plus rien ne sort. » Pas même les représentants de la direction d'Ingersoll Rand, à Sin-le-Noble. Depuis hier en début d'après-midi, Olivier Dentu, PDG, Frédéric Pierrejean, directeur du site, et Salvadore Para, directeur financier, sont retenus dans les bureaux de l'usine sinoise. Les 70 salariés ont décidé de ne pas reprendre le travail après leur pause et de bloquer l'accès à l'usine.

Dans la matinée, a eu lieu une réunion informelle entre la direction et le CE pour évoquer le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE). « Le PSE n'est pas mauvais », reconnaît l'intersyndicale (FO, CFDT, CGT). Qu'est-ce qui coince alors ? La prime extra légale. Là où la direction propose 5 000 E, et 1 000 E par année d'ancienneté, les syndicats réclament un an de salaire moyen et un mois de salaire par année de présence. « On demande un minimum décent. On insiste sur ce mot "décent". On ne peut pas descendre en dessous », résume Jean-Claude Lefebvre, délégué syndical FO.

« On est déterminé, on n'a pas le choix. Après ça, il n'y a plus rien, s'indigne Marie-Pierre, salariée d'Ingersoll depuis vingt-six ans. La prime extra légale, la direction ne veut pas en entendre parler. Nous, on veut en parler maintenant pour savoir où on va. » « On joue le jeu mais nous ne négocierons absolument rien sous la pression. » La détermination est de rigueur aussi du côté de la direction, qui joue la carte de l'apaisement. « Nous sommes restés volontairement sur le site, ajoute Olivier Dentu. On ne va pas faire de provocation, on ne porte pas plainte. On les laisse faire pour l'instant mais c'est illégal.

» La direction, qui se dit compréhensive et « ouverte à la discussion », n'entend pas céder sous la pression. « Je comprends la frustration des employés, poursuit le PDG. Nous sommes très conscients de ce que les gens attendent, des difficultés qu'ils vont rencontrer. » Hier, les salariés se préparaient à passer leur première nuit de grève sur le site. En s'organisant : une structure en métal recouverte d'une bâche, prêtée par la mairie, pour s'abriter, des boissons et de quoi se restaurer, des palettes qui brûlent dans des tonneaux. La nuit s'annonçait froide et longue.

La Voix du Nord

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