jeudi 4 novembre 2010

Chronique de l'ouvrier jetable : sous-traitance de l'exploitation

Les salariés, anciens chômeurs en difficulté en Indre-et-loire, avaient été recrutés par un sous-traitant d’ERDF, pour poser des compteurs électriques «intelligents» chez des particuliers.

Une dizaine de salariés recrutés pour poser des compteurs électriques «intelligents» chez des particuliers en Indre-et-Loire ont appris qu’ils étaient licenciés quelques heures après avoir reçu un SMS de convocation de leur employeur.

«On n’est plus à l’époque de Germinal. On ne licencie pas comme on envoie un texto à un copain», s’est indigné auprès de l’AFP Cédric Carro, secrétaire général CGT du secteur énergie Touraine, qui entend soutenir les licenciés dans leurs démarches notamment devant les juridictions prud’homales.

Les salariés licenciés, anciens chômeurs en difficulté, avaient été recrutés par Telima Nancy, sous-traitant d’ERDF, dans un bar d’une cité HLM à Tours, dans le cadre d’un contrat unique d’insertion (CUI) de six mois ouvrant droit pour l’employeur à des aides publiques, selon le syndicaliste.

Après une formation d’une douzaine de jours début juillet, les salariés avaient entamé leur travail avant d’être «arrêtés net dans leur élan le 28 octobre», a raconté l’un d’eux à l’AFP.

Ils ont été convoqués par SMS pour un entretien, au cours duquel leur licenciement leur a été signifié. «On nous a simplement expliqué qu’il y avait une baisse d’activité», explique Jean-Claude, 55 ans, qui comme les autres salariés a refusé de signer sa lettre de licenciement comportant notamment une date erronée, selon lui.

«Le contrat devait aller à son terme. On a été traités comme des chiens, jetés comme des kleenex», a-t-il témoigné.

Le compteur intelligent, «Linky», en phase d’expérimentation dans les régions de Tours et Lyon relève et transmet la consommation électrique pratiquement en temps réel. Il est censé remplacer les 35 millions de boîtiers actuels d’ici à 2020.

Libération

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