mardi 16 novembre 2010

Les salariés de TFN (sous-traitants de Tioxide) entament des débrayages


Hier matin, les salariés de la société TFN qui travaillent en sous-traitance à Tioxide ont entamé de nouvelles phases de débrayages.


Ils dénoncent à nouveau la perspective d'un changement de rythme de travail.


Dès 8 h 30, ils ont ressorti banderoles syndicales et arguments pour débrayer et perturber le bon fonctionnement d'Huntsman Tioxide. Une dizaine de chauffeurs de la société TFN, groupe qui travaille en sous-traitance sur le site industriel calaisien, ont entamé hier toute une série de débrayages pour dénoncer une menace sur leur rythme de travail. « L'enjeu est de nous faire passer de cinq équipes à quatre équipes, de remettre en cause nos acquis comme le temps d'habillage. Bref, c'est un dispositif que nous trouvons inacceptable et sur lequel la direction de notre groupe espère passer en force. » Le discours est éprouvé. Logique puisque de tels débrayages ont eu lieu avant l'été, au mois de juin. Pour des raisons strictement identiques.

« Si on accepte cela, on court à la catastrophe, analyse l'un des salariés concernés. Moi par exemple, je vais avoir des horaires tels que je ne pourrai plus voir mon épouse trois jours de suite ! On ne peut pas tolérer de casser ainsi la vie de famille.

» Amplitude horaire et pénibilité « en prendraient un coup » selon ses salariés qui affirmaient hier, aux grilles de l'entreprise calaisienne, que son bon fonctionnement était assez perturbé par leur action. Ils ont déjà en tête d'autres actions mais tiennent pour l'instant à les garder pour eux. Peut-être la visite du directeur adjoint du secteur nord de leur groupe leur permettra-t-elle d'évoluer un peu sur ce dossier. Le cadre est attendu aujourd'hui à Calais, pour venir rencontrer ces salariés en colère.



Des conditions de travail « incroyables »

« Il y a quelques temps, nous avons eu un autre bras de fer avec notre groupe au sujet du temps d'habillage, un temps qui nous permet de nous équiper pour aller travailler dans l'usine... mais que notre direction ne voulait pas considérer comme temps travaillé ! Du coup, nous lui avons adressé un courrier sur cette question. Au bout de quatre mois, on nous a répondu que le courrier avait été bien reçu !

Mais on parle quand même d'un quart d'heure par poste de travail, ce qui est énorme ! A cause de ce problème, il est arrivé une fois qu'un camion reparte sans avoir été chargé. Un avertissement est tombé et nous avons dû batailler ferme pour le faire annuler. A l'heure actuelle, le temps d'hab
illage est pris en compte comme temps de travail, mais nous avons su que si le passage de cinq équipes à quatre équipes se fait, il y aura du temps qui sera alloué à l'habillage. Mais qu'est-ce que cela veut dire ? » Face à toutes ces craintes, ces interrogations et ces incertitudes, les salariés ont commencé à débrayer hier matin. En toile de fond de ces revendications, ils ne cachent pas que leur colère vise aussi leurs conditions de travail « en général ». Et avouent que leur souhait avait toujours été d'intégrer les effectifs officiels d'Huntsman Tioxide. « Si c'est à eux que l'on proposait aujourd'hui ce projet, nous sommes certains qu'ils seraient tous en grève à la grille ! » Mais eux n'étaient qu'une dizaine, bien peu selon leurs propres comptes : ils seraient au total une quarantaine de salariés TFN concernés sur le site industriel calaisien. « Nous sommes corvéables à merci », résument-ils, dénonçant par exemple le fait que leur mission réelle ne correspond pas à la qualification inscrite sur leurs bulletins de paie. Rappelant aussi qu'ils sont contraints d'être présents sur le site tous les jours, y compris les jours fériés avec des bonifications « très insuffisantes » à leurs yeux. « Et tout ça pour quoi ? concluent-ils, pour des "primes" de moins de 30 euros... »

Nord Littoral

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