dimanche 22 août 2010

Emploi, salaires, temps de travail : les vieilles recettes antisociales du FN

J.M. Le Pen, dans son discours inaugural de la nouvelle mandature de la région PACA, le 26 mars 2010, revenait sur l'aspect « grandeur et décadence » : « Au niveau économique : L’abandon des contrôles humains, financiers et commerciaux dans une Europe sans frontières, entraînant la ruine de l’industrie et de l’agriculture. Au niveau social, en conséquence, et aggravés par la crise, un chômage structurel, provoqué par les fermetures et les délocalisations d’entreprises ruinées par la concurrence sauvage des pays du Tiers-Monde. »

Le FN et l'emploi : l'impasse du protectionnisme

Les principaux arguments du FN sont devenus une petite musique bien connue :
Le « mondialisme », incarné par l'économie globalisée et les politiques de l'Union Européenne, rend la France dépendante des politiques européennes et du FMI. Le FN préconise un retour au protectionnisme, la sortie du FMI, de l'euro, le rétablissement de droits de douanes forts.
La réponse frontiste est imprégnée d'une conception nationaliste et identitaire, rendant l'extérieur auteur de tous les maux d'une patrie à sauver.
Syndicalistes, nous luttons a contrario contre les ravages d'une politique néolibérale : appauvrissement et développement « encadré » par le FMI et les « grandes puissances » pour les pays du Sud, politiques de réduction des déficits des Etats, de réduction des coûts en terme de masse salariale (tant dans les entreprises privées que dans les entreprises et la fonction publiques) et leurs cohorte de casse des acquis sociaux, les licenciements en masse, la précarité...

Une politique protectionniste, n'est pas une solution car elle ne règle pas les problèmes sociaux au fond. Face à la globalisation de l'économie, le protectionnisme entraine un pays vers un repli : l'augmentation des droits de douanes n'empêcherait aucune entreprise de délocaliser et favoriserait l'inflation, donc la paupérisation. De plus, cela impliquerait des mesures de rétorsion de la part des autres pays, et par conséquent une guerre économique mondiale.
La sortie du FMI n'empêcherait pas le FN, s'il était au pouvoir, de pratiquer une réduction des budgets de l'Etat, entrainant de fait des suppressions d'emplois publics, dégradant les conditions de travail et de vie des salariés du public, mais également du reste de la population du fait de la raréfaction et de l’éloignement de l’ensemble des services et administrations des lieux de résidence. En outre, un programme protectionniste n'empêcherait nullement de réduire les services publics au minimum, renvoyant l’Etat à de simples prérogatives « régaliennes » (police, justice, défense) et aux collectivités locales, voire aux associations, le soin d'assurer la « couverture sociale ».
Enfin, une politique protectionniste ne règlerait aucunement les problèmes des contrats précaires et des droits sociaux (protection sociale : assurance maladie, assurance chômage, revenu minimal...).

Les immigrés ne sont pas responsables de la crise

Combinée à ce protectionnisme, la préférence nationale est l'argument principal du Front National envers les travailleurs. Inlassablement répétée, la préférence nationale à l'emploi, au logement et aux prestations sociales est sensée être la solution-miracle aux problèmes de logement, d'emploi, de précarité. Pour le FN, les immigrés ne sont pas des salariés ayant les mêmes droits dans l'entreprise ou au regard de la protection sociale : le fait même de leur nationalité leur est opposée. Ce serait donc un coût, un poids pour les nationaux. Pire encore, ils seraient innombrables, inassimilables.
Si le FN n'a pour argument que leur nationalité, c'est en raison de la vieille conception nationaliste et ethniciste: on se rappellera, durant les régionales 2010, de la campagne menée par les troupes frontistes sur l'interdiction des minarets, ou bien les multiples déclarations publiques, depuis 20 ans, de J.M. Le Pen, sur la prétendue « invasion étrangère ». L'argument, notamment en période de crise, peut faire mouche : il présente un bouc émissaire, assimilé à une épine au pied de la Nation.
La vision du FN est non seulement fantasmatique mais aussi raciste.
La question de l'immigration reste l’obsession et le fond de commerce du FN. Les immigrés seraient à l'origine de tous les maux que connaissent les travailleurs français. Contre-vérités sur le coût supposé de l'immigration vont de pair avec un racisme sous-jacent contre les Français d'origine étrangère (les premiers visés étant les Maghrébins et les noirs).

En réalité, ces salariés payent des impôts, des cotisations sociales, consomment, participent à la vie de la cité. Ils sont soumis aux mêmes problèmes de précarité, de chômage, de dégradation des conditions de travail. Les récents mouvements de travailleurs sans-papiers l'ont démontré : ils travaillent ici, souvent dans les métiers les plus pénibles, assurant des fonctions réelles.
, Pour nous syndicalistes, les travailleurs sont égaux, quelle que soit leur nationalité. Aux discours racistes, nous opposons la réalité sociale : ils bossent ici, payent des impôts, participent avec nous aux luttes sociales.

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