mardi 24 août 2010

Sortir du capitalisme en crise ?


« Mémoires d’un marxiste indépendant ». Tel est le sous-titre d’« Une vie d’impatience » (Zed Books , 2006), l’autobiographie la plus récente réalisée par l’économiste égyptien Samir Amin, qui a consacré une grande partie de sa vie de militant et d’universitaire à chercher des alternatives pour remplacer cette brève régression historique qu’est le capitalisme. Dans son livre récemment traduit en italien (The crisis: Emerging from the crisis of capitalism or emerging from capitalism in crisis?), il met encore une fois l’accent sur la nécessité de recourir à une utopie critique et « commencer par Marx sans se limiter à lui » pour comprendre et transformer le monde. Ne pas défier la désuétude du capitalisme et l’échec du modèle néolibéral –« apartheid à une échelle mondiale » – Samir Amin est cependant conscient des obstacles présents sur le chemin de la « longue route de la transition vers un socialisme mondial » qu’il propose. Après tout, comme il l’écrit dans son dernier livre, la crise financière « n’est pas le produit d’une flambée des luttes sociales », mais elle a été causée par les contradictions internes au sein du système pour l’accumulation de capital. Et « l’initiative est toujours dans les mains de ce capital ». Ce qui est aussi la raison pourquoi, comme il l’explique dans son programme, dix ans après le premier forum mondial social, les « mouvements (socialistes) sont toujours aussi fragmentés et faibles : ils se défendent contre les attaques du riche capitalisme oligopolistique, mais n’élaborent pas de réelles stratégies politiques d’action. L’illusion naïve qu’il est possible de changer le monde sans prendre le pouvoir est encore largement répondue ». Cependant, pour Samir Amin c’est seulement en reconnaissant « l’aspect inéluctable de la question de la relation entre le pouvoir et le changement », qu’il sera possible de créer une « convergence des différentes luttes » pour l’émancipation de l’individu.
La crise économique mondiale a une fois de plus incité les gens à se poser la question des limites de la mondialisation néolibérale et, de façon plus générale, celles du capitalisme. Pouvez-vous nous expliquer dans quelle mesure, comme vous l’écrivez dans « The World we Wish to See » (Le Monde que nous voudrions voir) « le développement global du capitalisme a toujours eu un effet polarisant » et en quoi l’impérialisme ne constitue pas « une phase du capitalisme, mais la nature permanente de son expansion mondiale » ?

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