jeudi 26 août 2010

L'Urssaf fait la chasse aux faux stagiaires

Une vaste opération a été menée dans onze entreprises de la région Aquitaine.

Lorsque l'équipe de l'Urssaf débarque au camping La Paillotte situé en bordure du lac de Soustons, à Azur, dans les Landes, l'équipe du restaurant Le Paréo déjeune en terrasse. Il est 11 h 15 quand les agents passent à l'action. Objectif de la visite : contrôler l'ensemble des salariés du restaurant afin de s'assurer que l'établissement n'emploie pas de stagiaire comme véritable salarié. « Nous constatons chaque année que des entreprises détournent le statut particulier des stagiaires afin d'éluder le paiement des charges sociales résultant d'un emploi salarié », confie Delphine Leblanc, référent régional à l'Urssaf, en charge de la lutte contre le travail illégal.

Au Paréo, deux étudiantes slovaques effectuent un stage pour les deux mois des vacances d'été. Elles ont été orientées dans les Landes par l'un de leurs professeurs. Marianna, 20 ans, est serveuse. Domika, 21 ans, travaille en cuisine. Toutes deux ne parlent pas français et ont du mal à répondre aux questions des inspecteurs Didier Berthelon et Mathieu Urrutia.

280 euros par mois

« Ce n'est pas la première fois que nous travaillons avec des stagiaires étrangers », précise Sandrine Van de Voorde, directrice du Paréo, membre du groupe Restoleil, société de restauration commerciale spécialisée dans le tourisme. « Nous avons un partenariat avec trois écoles en Bulgarie, Slovaquie et Tchéquie. Ces étudiantes font des stages pour découvrir le monde du travail en dehors de leur pays et se perfectionner dans une langue étrangère. Elles sont nourries, logées, et rémunérées à hauteur de 30 % du smic, soit 280 euros par mois. » Marianna et Domika n'ont qu'une carte d'identité à présenter, alors qu'elles devraient posséder un document signé par le préfet les autorisant à séjourner dans le cadre de leur stage. « Nous n'en avons jamais entendu parler », se défend Sandrine Van de Voorde.

« Un salarié coûte environ 2 000 euros par mois à son employeur, un stagiaire, dix fois moins », rappelle Stéphane Roullin, responsable du contentieux à l'Urssaf des Landes. Hier, 11 entreprises et 50 salariés ont été contrôlés à Azur, Moliets, Bidart et à Pyla-sur-Mer. Des anomalies ont été relevées sur plusieurs stagiaires. Des investigations complémentaires vont être menées.

Sudouest.fr

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