lundi 12 juillet 2010

Le F.N. contre les droits des salariés et les syndicats

Le parti Lepéniste est par nature farouchement opposé au syndicalisme et aux droits fondamentaux des salariés. Cependant, pour mieux tromper les salariés, dans les années 1990, à l’époque où Mégret était encore numéro 2 du F.N., ce parti a tenté de promouvoir des « syndicats » FN dans la Police, chez les gardiens de prison, et dans les transports publics, notamment à Lyon. Les réactions syndicales et les jugements des tribunaux qui ont suivi ont heureusement bloqué ces velléités.

Le FN veut « simplifier » le code du travail

Le FN ne dit pas tout aux salarié-e-s. Dans son programme, il préconise la simplification du Code du travail (vieux serpent de mer qui revient aussi, de façon récurrente, dans certains discours patronaux ou de représentants de la droite classique). Simplification non pas en faveur des salarié-e-s, mais pour « libérer le travail des entreprises de l'étatisme », dit le FN. Et laisser place nette aux négociations de branche.

Outre les attaques portées contre les syndicats et la défense d'un système corporatiste « de branche », source en soi d'inégalités entre les salarié-e-s dès lors qu’il n’y aurait plus de socle minimum de droits et de garanties assurés par la loi, le FN vise à casser le socle fondateur du droit du travail. Il ne dit pas précisément sur quels points une simplification s'impose. Mais on peut s'attendre, à l’évidence, à ce que le droit du licenciement, les règles relatives au salaire minimum garanti, à la formation professionnelle, aux droits des travailleurs-euses privé-e-s d'emploi seraient transférés aux branches. Ainsi, il n’y aurait plus de protection générale : chaque salarié-e devra se référer à des accords collectifs de branche minima.

A noter aussi que le Front National, dans son programme ou ses interventions publiques, ne parle que rarement des conditions de travail, de la santé et la sécurité des salarié-e-s. Ou alors, quand il le fait et s’érige de façon démagogique en « meilleur défenseur des travailleurs français », il concentre le tir sur le seul problème de la sécurité ; et présente ce dernier uniquement par le prisme des menaces extérieures. Ainsi le FN a-t-il tenté, depuis la fin des années 1990 et jusqu’à récemment (au printemps 2010), de s’adresser aux travailleurs-euses des transports publics sous l’angle de la « sécurité », qui serait menacée par les habitants des quartiers populaires ou des banlieues. A l’occasion, le FN a pris appui, pour diffuser son discours, sur des incidents réels. Simplement, à chaque fois, il « oublie » de préciser que le problème essentiel provient des réductions de personnel effectuées par les directions d’entreprise : un conducteur-une conductrice de bus seul-e à bord du véhicule, est autrement plus exposé-e à tout type d’agressions qu’accompagné-e d’un-e collègue dans son travail. Le FN, quant à lui, préfère l’agitation pour présenter les habitants des quartiers populaires (surtout la partie d’entre eux et elles qui est d’origine immigrée) comme « dangereux par nature ».

Nous rappelons que le mouvement syndical s'est toujours battu pour un Code du travail unique, défenseur des droits collectifs des salarié-e-s, contre les inégalités de branche et l'individualisation des droits, pour la protection de droits minimaux contre les licenciements, les accidents du travail, et pour rappeler les obligations de l'employeur en matière de risques liés aux conditions de travail.

Le programme du FN, contrairement aux idées qu'il voudrait diffuser auprès des salariés, c'est l'allégeance aux besoins des entreprises, cassant le peu de droits collectifs acquis de haute lutte, au profit d’une « régulation » qui ramène chaque salarié à son entreprise ou à sa branche professionnelle. C'est aussi la préférence aux patrons, à la libéralisation du travail. Et la marche au pas... Comme le rappelait Jean-Marie Le Pen dans son discours au conseil national du F.N le 13 février 2010 : « Notre conception de la société réinstaurera le primat du travail et de l’effort sur l’oisiveté et l’hédonisme

lire la suite

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire