samedi 17 juillet 2010

Entre soutiens syndicaux et autonomie

Au moment où le pouvoir Sarkozien prétend passer à la vitesse supérieure, on peut être fixé sur ce que les directions syndicales veulent faire de la fin d’année, avant de mettre l’année prochaine sous les auspices de la franche émulation des élections professionnelles.Voilà qui une fois de plus laisse une large place au développement de luttes autonomes d’AG souveraines se coordonnant. Le bilan des luttes dans l’Éducation nationale peut contribuer à leur émergence. Ce texte est une contribution à ce bilan.

Le gouvernement impose un rythme soutenu de démolition de l’École publique, un des piliers de l’édifice social. Et ce sera bientôt irréversible, s’il n’y a pas rapidement une réaction à la hauteur, comme le laissent craindre les affligeantes réunions des fédérations de l’éducation. Un autre pilier des acquis sociaux attaqué à sa base également, ce sont les retraites, sur la défense desquelles les confédérations ne sont pas moins piteuses. Les directions syndicales qui organisent l’inaction à longueur d’intersyndicales, portent d’autant plus de responsabilités, dans la densification des attaques en cours, qu’elles peuvent difficilement prétendre que les travailleurEs ne sont pas mobiliséEs.

Les exemples ne manquent pas, tant dans le privé que dans le public, de luttes déterminées, qui malheureusement ne gagnent pas, faute de soutien syndical mais aussi faute d’avoir tiré les conséquences de ce lâchage des syndicats en terme d’autonomie d’organisation de la mobilisation, de sa popularisation, des convergences.

La question se pose donc de trouver dans ces mouvements assez de forces pour contraindre les syndicats à faire leur boulot, sous le contrôle des travailleurEs en lutte… Ou bien, à défaut de relais syndical à la hauteur, pour permettre aux AG d’assurer en toute autonomie l’extension de la mobilisation et les initiatives de centralisation.

Les journées d’action, horizon indépassable pour les directions syndicales…

Rappelons-nous de cette année 2009, avec des mobilisations importantes au niveau interprofessionnel, dans le supérieur et les IUFM, et contre les réformes des lycées et lycées professionnels. Autant de luttes enterrées par les directions syndicales le Premier Mai 2009, ce qui prouve que l’unité, même si elle est nécessaire ou tout au moins souhaitable pour favoriser la mobilisation des salariéEs, n’est pas suffisante pour permettre de dépasser la stratégie perdante des journées d’actions. Rappelons-nous aussi de ce premier trimestre de désert syndical face à ce gouvernement qui avait profité des vacances pour fourbir le déploiement de son offensive, dans laquelle le “dialogue social” de Sarkozy joue un grand rôle.

Le pouvoir en a profité pour supprimer 16 000 postes dans l’Éducation nationale, pour publier les textes qui vont parachever la casse des lycées, et de la formation des enseignantEs, et poursuivre l’attaque des statuts (par les décrets de la loi mobilité, sur la réorientation professionnelle et l’entretien d’évaluation). Face à cette agression généralisée, et devant l’attentisme ahurissant de la majeure partie des directions syndicales (CNT, SUD Éducation et CGT Éduc’Action étant le plus souvent des exceptions appréciables et avec parfois des structures régionales comme le SNES Créteil), de nombreuses assemblées générales, en même temps qu’elles exprimaient l’exigence de réactions syndicales crédibles, ont cherché dans l’urgence à s’opposer à cette démolition systématique.

… pas pour les établissements demandeurs d’une dynamique de lutte !

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