mercredi 29 septembre 2010

Grève générale en Espagne, pour la première fois depuis 2002

L'Espagne connaissait mercredi sa première grève générale depuis 2002, à l'appel des principaux syndicats du pays, afin de protester contre les mesures d'austérité engagées par le gouvernement du socialiste José Luis Rodriguez Zapatero pour réduire le déficit budgétaire.

Ces mesures prévoient notamment une réduction des salaires des fonctionnaires de 5% en moyenne et un gel de la plupart des pensions en 2011. L'objectif est de réduire de 15 milliards d'euros les dépenses publiques cette année et en 2011. Des réformes ont également été adoptées pour rendre le marché du travail plus compétitif, alors que le taux de chômage atteint les 20%.

Selon les principaux syndicats UGT et CCOO, la grève était suivie par 70% des salariés, envoyant au gouvernement un message clair de retrait des réformes. "Cette grève générale, c'est contre le licenciement facile et pas cher des gens", a commenté le responsable madrilène de l'UGT, Robert Tormamira.

"Dans ce pays, les emplois créés lors de la croissance économique étaient trop précaires et les syndicats l'ont dénoncé. Et au moins deux millions d'emplois ont été détruits en trois ans", a-t-il ajouté.

Le ministre du Travail Celestino Corbacho a lui fait état de 7% de grévistes dans la fonction publique et de 20% dans le secteur des transports, sans fournir de taux de participation global. Il a cependant reconnu que la consommation d'électrique dans toute l'Espagne était en baisse de 16%.

Les autobus étaient très rares mercredi à Madrid, alors que le trafic était pratiquement normal dans le métro. La compagnie aérienne espagnole Iberia prévoyait d'assurer 35% de ses vols au cours de la journée. La compagnie à bas coûts Ryanair a de son côté annoncé l'annulation de tous ses vols au départ et à destination de l'Espagne.

Selon les chemins de fer espagnols, 80% des liaisons à grande vitesse ont été annulées. Aucun train régional ne circulait, et 25% seulement des trains de banlieue étaient en service.

Des manifestations étaient parallèlement organisées à Madrid, Barcelone et les principales villes du pays. Des piquets de grève ont empêché la livraison de fruits et légumes sur les principaux marchés de gros. D'après le ministre du Travail, un policier a tiré des coups de semonce en l'air pour disperser des manifestants devant une usine à Getafe dans la banlieue de Madrid.

Dans le centre de Barcelone, des étudiants ont incendié une voiture de police et bloqué des rues avec des poubelles. La police a tiré des balles en caoutchouc pour les disperser, a précisé Celestino Corbacho. AP

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