mardi 21 septembre 2010

Les employés de BNC restent dans le flou. Hier après-midi, le plan social suivant la cession du site à Maxam était présenté en CE.

Alors que le comité d'entreprise était en réunion hier après-midi, le personnel était regroupé devant les portes du site.

«Quel est le projet de Maxam ? Qu'à l'intention de faire ce groupe espagnol d'un site de 110 hectares conçu pour fonctionner avec 400 personnes où il en resterait 38 ? » : la question était sur toutes les lèvres, hier, parmi les employés de BNC réunis devant le siège de l'entreprise pour protester contre la disparition de 110 postes. Alors que le comité d'entreprise devait se réunir à 14 heures, un seul élément tangible alimentait les conversations. Un document confidentiel mais publié dans le journal interne de l'entreprise listait les postes disponibles dans le groupe Maxam, notamment dans le Vaucluse (32 postes à Sorgues), mais aussi en région parisienne et à Toulon.

L'incertitude des retraites

Sur le site bergeracois, seulement 38 postes devraient être maintenus. Techniquement, la reconversion de la chaîne de nitrocellulose industrielle en nitrocellulose énergétique, pour des usages militaires, sportifs et de chasse, ne pose aucun problème : pour le personnel de l'ancienne poudrerie, c'est un retour à la production d'origine. Mais c'est la stratégie qui a présidé à ce choix, et provoqué un tel plan social, qui interroge les syndicats : « Qui a pris cette décision ? BNC ou Maxam ? », demande Guillaume Sierra, délégué syndical CGT et porte-parole de l'intersyndicale. Le groupe ne doit prendre les rênes de l'entreprise bergeracoise qu'à la fin du mois de mars 2011. Mais le personnel concerné par le plan social doit donner une réponse au plus tard le 30 novembre.

La perspective d'un départ n'enthousiasme personne : « En 2005, j'ai dû quitter AZF à Toulouse pour venir ici. Et je me retrouve dans une situation comparable à 55 ans… », confie un salarié. Les perspectives se basent, pour pratiquement tous, sur des supputations : « La SNPE a signé l'accord seniors, ce qui exclu un certain nombre de candidats à la préretraite. Quant à ceux qui peuvent prétendre à la retraite-amiante d'ici à deux ans et demie, soit une trentaine de personnes, leur situation est liée à la loi sur les retraites que va examiner le Sénat », résume Christophe David-Bordier, du syndicat Sud, précisant que la moyenne d'âge dans l'entreprise est de 45 ans.

Droit d'alerte

« Au-delà des cas personnels, c'est tout le bassin d'emploi qui est concerné. Depuis la moitié des années 1980, 5 000 emplois industriels ont disparu en Bergeracois, ce qui, avec la sous-traitance et les emplois induits, a touché 20 000 personnes », rappelle la CGT. Les représentants du personnel entendent exercer leur droit d'alerte : « Un expert-comptable et financier sera donc mandaté pour déterminer pourquoi l'entreprise se trouve dans cette situation. L'autre volet sur lequel nous serons fermes, c'est le plan social lui-même, car la direction part d'un niveau très bas. On fait partie d'un groupe "spécialisé" dans les plans sociaux. Nous avons donc des exemples concrets à mettre face aux propositions de l'actuelle direction », soulignait encore Christophe David-Bordier. La caravane pour l'emploi de la centrale syndicale, qui parcourt la région Aquitaine, faisait halte hier à BNC : « Les retraites, c'est aussi l'emploi pour les financer. » Un soutien qui s'ajoutait à celui de la fédération CGT Défense. Son secrétaire général, Yannick Malenfant, annonçait la création d'un collectif du groupe SNPE afin d'obtenir des précisions du ministère de la Défense.

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