samedi 18 septembre 2010

Le site Piper totalement bloqué


Le débrayage a commencé à minuit hier matin. Il a duré toute la journée. Et pourrait fort bien être reconduit pour l'ensemble du week-end par les ouvriers remontés « à 200 % ». Les salariés ont donc décidé de hausser le ton. Fini les grèves partielles et les arrêts de travail de quelques minutes seulement. Le mouvement s'est radicalisé : place à la grève et au blocus complet de la maison de champagne Piper. Et ce, en pleine période de vendanges. Conséquence visible toute la journée d'hier avec des camions transportant des cuves de raisins carrément stoppés devant les grilles de la société, devant un mur d'ouvriers totalement hermétique. Autant de raisins qui seront certainement définitivement perdus. Une quinzaine de camions pourraient ainsi être empêchés de décharger leurs marchandises ce week-end, un des plus importants de l'année.
Négociations
Quelques coopératives auraient été contactées pour « limiter les dégâts ». « Nous voulons montrer que notre mobilisation est forte. Depuis minuit plus rien ne rentre et plus rien ne sort non plus de l'usine », tempête Olivier Gaudry qui, avec 80 ouvriers, est resté toute la journée d'hier devant les grilles de la société, allée du vignoble. Comme un symbole, des palettes ont été déposées devant la cuverie, rien ne bouge dans l'enceinte de l'usine mis à part les drapeaux des syndicats.
Hier matin, Anne-Charlotte Amory s'est rendue sur le site. Aucun terrain d'entente n'a pu être trouvé entre les deux parties. Du moins le matin. En effet, vers 17 h 30, un bref espoir a parcouru l'échine le temps qu'un responsable des ressources humaines viennent vers la grille. » On pensait à d'éventuelles négociations. En fait, il a simplement noté les noms des grévistes encore présents sur le site. Nous allons rester là, tout le week-end« claironnait, hier à 21 heures, Olivier Gaudry.
Afin de manifester leur solidarité, des ouvriers des sites de production Taittinger et Veuve-Clicquot ainsi que le délégué CGT du champagne, Patrick Leroy, sont venus, durant quelques minutes, soutenir leurs collègues de Piper. La contagion est-elle en train de germer dans les esprits des salariés d'autres manufactures de champagne ? A suivre de très près. Plus tard dans la nuit, un ami des grévistes s'est déplacé sur le site Piper, a installé une sono, histoire de continuer lla soirée en musique. Chant du coq ou chant du cygne, les salariés devront certainement attendre lundi pour avoir des réponses. Amoins bien sûr que la pression de centaines d'hectolitres perdus n'accélèrent les choses. Le champagne Piper-Heidsieck, qui appartient depuis 1988 au groupe Cointreau produit 9 millions de bouteilles (dont 80% pour l'export). Son chiffre d'affaires en 2009 était de 138 millions d'euros.

L'Union

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