mardi 19 octobre 2010

Des marins en grève pour salaires impayés à Saint-Malo

Les 14 marins du Hilde-G se sont mis en grève pour salaires impayés. Ils refusent de décharger leur cargaison. Le client qui a acheté la marchandise les a assignés au tribunal de commerce, hier.

Le cargo Hilde-G est arrivé au port, il y a une semaine, pour livrer 3 950 tonnes de phosphate d'ammonium. Mais après avoir commencé le déchargement du navire, les 14 marins à bord (dix Géorgiens, trois Ukrainiens et un Azerbaïdjanais) se sont mis en grève, jeudi. Ils refusent de décharger les 1 200 tonnes restantes.

« Ils ont 112 000 € de salaires impayés, explique Geoffroy Lamade, représentant de la fédération internationale des ouvriers du transport (ITF). Ils ont déjà fait grève en Turquie pour la même raison, avant d'arriver à Saint-Malo. »

Hier, la société Arimex, qui a acheté la marchandise pour 1,65 million d'euros, a assigné les marins au tribunal de commerce de Saint-Malo. « Mon client n'a rien à voir dans le litige qui oppose les marins à leur armateur (Amiral trading), a plaidé Maître Bouillaut, représentant la société Arimex, basée à Paris. Chaque seconde qui passe lui fait subir un préjudice plus grand. Avec cette marchandise bloquée, derrière, ce sont des chaînes de travail qui ne peuvent pas être lancées. »

10 000 € par heure de retard

Selon le représentant d'ITF, les marins « ne refusent pas d'ouvrir les cales mais ils refusent de travailler ». « Si vous voulez le faire, il va falloir trouver quelqu'un d'autre ». « Si on stoppe la grève, on n'est pas sûrs de pouvoir sauver notre argent », ajoute le capitaine du navire, Volodymyr Gryn.

De son côté, l'avocat de la société Arimex a demandé une astreinte de 10 000 € par heure de retard, ainsi que la condamnation du capitaine et de l'équipage à payer 30 000 € au titre de la procédure civile.

Le tribunal de commerce s'est donné une journée pour statuer. Il rendra son verdict, aujourd'hui. Mais même si la marchandise est déchargée, le cargo battant pavillon des Comores ne pourra pas quitter le port.

Il fait, en effet, l'objet d'une saisie conservatoire depuis jeudi. « Il a été saisi par une compagnie de Dubaï qui agit pour le compte d'Arcelor Mital, affirme François Caillou, représentant d'ITF. Le différend commercial s'élève à 1,2 million d'euros. Tant qu'il ne sera pas réglé, il restera bloqué. »

Enfin, le navire a été bloqué par le centre de sécurité des navires du port. Celui-ci a relevé « une vingtaine de déficiences ». Certains problèmes techniques ont déjà été réglés. « Les autres peuvent être faits facilement sur place ». L'armateur devra également renouveler certains de ses certificats pour que sa situation soit à jour.

Ouest-France

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