vendredi 29 octobre 2010

Ouvriers de Babcock : dixième jour de grève

Quelques ouvriers de Babcock, pas tous grévistes, mais tous solidaires, se sont retrouvés pour un pique-nique

La place de Foirail avait un air de kermesse hier au moment du déjeuner, avec odeurs de grillades et de chips en tête. Et pourtant, l'heure n'était pas forcément à la fête. Cela fait maintenant dix jours qu'une vingtaine de salariés de Babcock-Wanson, une des plus importantes entreprises de l'Albret, a cessé le travail.

En première ligne de ce mouvement entamé le 18 octobre : la chaudronnerie, « arrêtée à 100 % », selon les grévistes qui estime à 15 à 20 % la proportion de salariés qui a stoppé le travail. « La chaudronnerie, c'est la première étape dans la chaîne de fabrication, il va bientôt y avoir des problèmes de production », estiment les ouvriers grévistes. Une pétition a circulé dans l'établissement, « 99 personnes l'ont signée », selon la CGT, estimant le mouvement des salariés largement soutenu. L'usine néracaise compte près de 150 personnes.

Barrage filtrant

Avec des collègues non grévistes, ils se sont réunis place du Foirail pour un repas de solidarité. Plus tôt dans la matinée, accompagnée de l'intersyndicale, une trentaine de personnes en tout ont installé un barrage filtrant au Pont de Bordes entre Barbaste et Lavardac. Sur cet axe très fréquenté, ils ont ralenti la circulation, parfois avec la complicité bienveillante de chauffeurs routiers qui entamaient l'air de rien la conversation. « En tout, nous avons distribué 1 000 tracts, résumant les actions de Babcock et l'appel à la manifestation » (à Agen, aujourd'hui à 10 h 30, NDLR).

Benoît, lui, n'est pas gréviste. Mais il était présent, aux côtés de ses collègues, pour ce repas de solidarité. Même s'il est retourné travailler dans l'après-midi, « s'il faut mettre plus de pression je rejoindrais les rangs des grévistes ». Pour lui, « malgré la crise, l'entreprise s'en sort bien cette année, ce serait bien que les ouvriers aussi voient la couleur de cette bonne santé économique ».

Une bonne santé toute relative selon la direction : « Les comptes sont à l'équilibre depuis cette année, nous subissons les effets de la crise. De plus, depuis 2008, nous comptons 30 % d'heures productives en moins ». Un autre reproche qui est fait à la direction est « le flicage des ouvriers », selon quelques employés de Babcock. Une « surveillance » qu'ils jugent pesante au quotidien sur leur travail.

Mardi, des négociations avec la direction ont débuté, elles se sont prolongées hier, lors d'une réunion qui a duré une partie de l'après-midi. « La direction nous a fait des propositions, sur des primes. Nous notons cette ouverture. Mais ce qui nous intéresse, ce sont des augmentations de salaire, quelque chose de durable et qui touchent tout le monde. »

Le mouvement ne s'épuise pas, même si ces dix jours de grève pèsent lourd sur les feuilles de salaires des grévistes. Des collectes ont été organisées samedi dernier sur le marché de Nérac et hier, lors du repas, pour permettre de tenir le plus longtemps possible. « Nous allons faire appel à l'Union locale CGT, et pour les plus fragiles, ont leur donnera un coup de main », soutiennent les syndicalistes.

Ils demandent la poursuite des négociations.

La direction, contactée, attendait la réponse officielle des grévistes avant de communiquer sa réaction.

Sud Ouest

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