vendredi 8 octobre 2010

Liège : La grève s'étend à toute vitesse chez ArcelorMittal

Les 1.000 travailleurs du "froid" sont en grève à Liège. La phase à chaud pourrait également débrayer. Les syndicats rencontrent la direction en fin de journée. Dans le Hainaut, les ouvriers du site d'ArcelorMittal Châtelet sont descendus dans la rue ce matin.


Tout le secteur du "froid" d'ArcelorMittal à Liège a débrayé, jeudi après-midi. Environ 1.000 travailleurs, employés sur les sites de Marchin, Tilleur, Flémalle, Ivoz-Ramet et Kessales (Jemeppe), se croiseront les bras jusque vendredi matin. La phase à chaud pourrait suivre. "On ne peut pas encore se prononcer maintenant sur une éventuelle grève généralisée", assure David Camerini (CSC). Des négociations sont en cours depuis plusieurs semaines au sujet de la politique d'embauche d'ArcelorMittal, des conditions de travail et de la convention 2004, qui vise à garantir les revenus des travailleurs en cas de changement de secteur. A la suite des assemblées générales des différents secteurs liégeois d'ArcelorMittal, les syndicats ont annoncé qu'ils allaient rencontrer la direction, jeudi en fin d'après-midi. "Nous voulons écouter les organisations syndicales", a déclaré Etienne Botton, directeur de la communication d'ArcelorMittal. "Nous déplorons les actions entamées, et nous ne prendrons pas position avant d'avoir entendu leurs revendications", a-t-il encore dit.

La direction est allée "consciemment" trop loin

Pour le président de la délégation FGTB-Métal à Liège, Robert Rouzeeuw, la direction est allée trop loin en touchant aux conventions 2004, qui visent à garantir les salaires en cas de déplacement du personnel. "S'attaquer aux revenus et aux garanties, c'est un point encore plus sensible que l'embauche", précise-t-il.

Les ouvriers d'ArcelorMittal Châtelet dans la rue

A Châtelet, les ouvriers d'ArcelorMittal sont descendus jeudi matin dans les rues de la ville pour manifester contre le refus de la direction d'accepter un relèvement des conditions salariales de l'ensemble des ouvriers. Les manifestants sont passés par la gare et le ring de Châtelet. Lors du premier arrêt, ils ont bloqué durant quelques minutes le trafic ferroviaire. Sur le ring, leur passage a également provoqué quelques perturbations. Avant le début de la manifestation, les ouvriers avaient appris de leurs représentants syndicaux que la direction avait refusé de reprendre les négociations. Selon les syndicats, cette dernière s'oppose toujours au principe d'une augmentation des conditions salariales pour l'ensemble des ouvriers mais accepte de l'accorder aux ouvriers du laminoir. Par contre, elle ne propose à leurs collègues de l'aciérie que des garanties de prestations dans le contexte du chômage économique qui touche l'usine.

Direction ArcelorMittal: "Un contexte économique difficile"

"Dès les premières revendications, la direction d'ArcelorMittal a annoncé sa volonté d'ouvrir les discussions sur l'ensemble des sujets, à l'exception d'une demande d'augmentation salariale générale et récurrente. Dans un contexte économique qui reste difficile, cet avenir passe par la maîtrise rigoureuse des coûts", a réagi jeudi la direction d'ArcelorMittal à la suite d'un mouvement de grève des ouvriers.
Selon la direction, une demande de hausse salariale doit aussi se discuter "dans le cadre des accords interprofessionnels qui doivent se tenir dans les prochains mois (AIP 2011-2012)". "La direction veut avant tout préserver l'avenir du site, et à travers lui, les emplois, y compris ceux qui font l'objet d'une partie des revendications actuelles. Dans ce cadre, la grève n'est pas une réponse constructive", a ajouté la direction qui entend toujours poursuivre le dialogue et "garder le contact avec son personnel et ses représentants".

RTL Info (Belgique)

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