mardi 5 octobre 2010

Un ouvrier palestinien tué à la frontière (Israël)



Les services policiers israéliens ont abattu dimanche un ouvrier palestinien alors qu'il tentait d'entrer dans Jérusalem, exposant du même coup les risques pris par des milliers de Palestiniens qui se rendent en Israël pour travailler clandestinement.

La victime, Izzedine Kawazbeh, père de cinq enfants, a été tuée après avoir escaladé une barrière de sécurité israélienne à l'aide d'une corde et avoir couru à travers une section de route surveillée par les autorités. Israël avait commencé à bâtir ce mur de séparation en 2002 pendant une vague d'attentats-suicides qui avaient tué des centaines de ses citoyens. Le dernier attentat-suicide en Israël est survenu en 2008.

De façon générale, les ouvriers palestiniens affirment qu'ils sont trop occupés à nourrir leur famille pour penser aux risques qu'ils courent en se rendant sur leurs lieux de travail. Les emplois sont peu nombreux en Cisjordanie et les salaires y représentent qu'environ la moitié de ceux versés en Israël.

Selon le frère de la victime, Zeinedin Kawazbeh, le défunt n'avait d'autres objectifs que de nourrir sa famille. Sa veuve attendait un enfant au moment de sa mort.

Les Palestiniens de la Cisjordanie doivent obtenir un permis pour entrer en Israël ou dans ses colonies. L'État hébreu affirme qu'elle doit strictement contrôler le passage des Palestiniens afin d'écarter les possibles terroristes.

Environ 20 000 palestiniens détiennent des permis les autorisant à travailler en Israël, et à peu près le même nombre a le droit d'occuper un emploi dans les colonies situées en Cisjordanie, selon un groupe israélien d'appui aux ouvriers palestiniens. Jusqu'à 15 000 autres pénétreraient clandestinement dans l'État hébreu.

Aux funérailles d'Izzedine Kawazbeh, les ouvriers présents ont affirmé qu'ils gagnaient environ 40 $ US par jour en Israël, soit deux fois ce qu'ils pourraient recevoir en Cisjordanie. Pour éviter d'être arrêtés, la plupart d'entre eux demeurent sur le territoire israélien pendant la semaine, dormant à l'extérieur, près du chantier où ils travaillent.

Même si Israël remet plus facilement ses permis à des hommes d'âge mûr et marié -qui représenteraient du même coup un risque sécuritaire moins élevé- M. Kawazbeh n'en avait jamais reçu un, selon sa famille.

Métro Montréal

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire